23.02.2010 | ON CROIT RÊVER. Après l’affaire de censure des banderoles de l’artiste chinoise Ko Siu Lan à l’Ecole nationale des Beaux-Arts, on se dit qu’il commence à flotter un climat délétère dans nos grandes institutions culturelles. La Bibliothèque nationale de France (BnF), en pleine restructuration de son site historique de la rue de Richelieu, a programmé la mort du plus ancien musée de France, à savoir le Cabinet des médailles et des antiques. Un mouvement de protestation est né et une pétition a été lancée dont nous nous sommes fait ici l’écho, tellement l’idée de faire disparaître une telle entité semble invraisemblable. Didier Rykner, sur le site de LA TRIBUNE DE L’ART y a consacré un long article, n’hésitant pas à parler de vandalisme officiel.
Le site littéraire www.actualitte.com, sous la plume de Clément Solym manifestement bien informé, révèle que suite à cette pétition, des fonctionnaires de la BnF, signataires de la pétition, auraient été convoqués dans le bureau de leur Directeur général adjoint Denis Bruckman, celui-là même qui, également Directeur des collections, en début d’année, lors d’une réunion avec les syndicats comme le rapporte D. Rykner dans son article, aurait déclaré au sujet du Cabinet des médailles : « le musée a fait son temps ».
Celui-ci leur aurait alors signifié qu’étant soumis au fameux et fumeux « devoir de réserve », il serait bon qu’ils retirent leurs signatures. Clément Solym parle à juste titre d’intimidation puisque « la loi portant droits et obligations des fonctionnaires (n° 83-634 du 13 juillet 1983) ne stipule aucunement cela – seul un devoir de discrétion est demandé (art. 26) ».
On croyait que l’honorable institution dont le devoir est de collecter tout ce qui se publie sans considération d’opinion, était comme un temple de la liberté d’expression, du savoir et du débat. Aussi, on s’étonne, avec effarement si les faits sont avérés, d’une pratique aussi basse.
Car s’il est bien des personnes en position légitime pour protester contre des conséquences du Projet Richelieu, ce sont bien celles qui y travaillent. Et cela semble un droit élémentaire dans une démocratie digne de ce nom qu’un citoyen, fut-il fonctionnaire, puisse exprimer une opinion.
Enfin, il faut tout de même imaginer la scène de hauts responsables prenant le temps d’éplucher une pétition en ligne de près de 3000 signatures pour débusquer les noms fautifs. Une scène pathétique et qui, à certains égards, fait froid dans le dos. Voltaire, reviens, ils sont devenus fous ! Et, Frédéric Mitterrand, vous qui avez trouvé « idiot » l’acte de censure aux Beaux-Arts, vous pensez quoi de cette nouvelle affaire et, accessoirement, de la disparition du plus ancien musée de France ?
Lire :
« Le Cabinet des médailles plus ancien musée de France menacé de disparaître »
« Musées en danger : le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale » par Didier Rykner
Communiqué Intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO-FSU-SUD de la Bibliothèque nationale de France | 24.02.10 : cliquez ici
:: Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques
Site Internet : www.cabinetdesmedailles.net
Mail : info@cabinetdesmedailles.net
SIGNEZ LA PÉTITION
« Sauvons le plus ancien musée de France »
http://jesigne.fr/sauvonsleplusancienmuseedefrance
VISITEZ LE MUSÉE
Cabinet des médailles et antiques
Bibliothèque nationale de France
Département des monnaies, médailles et antiques
en haut du grand escalier d’honneur, ou par l’ascenseur, 1er étage
58, rue de Richelieu
75002 Paris
Métro : Bourse, Palais Royal - Musée du Louvre ou Pyramides
Ouvert du lundi au vendredi de 13h à 18h
Le samedi fermeture à 17h
Le dimanche ouverture de 12h à 18h
Tarif : gratuit