17.03.11 | Les premières citations publiées ici sont extraites du catalogue de l’exposition « Jardins romantiques français » au musée de la Vie Romantique, à Paris dont nous parlons ici. Comme d’habitude, si vous connaissez une citation autour de l’art des jardins, envoyez-nous la à contact@louvrepourtous.fr, si possible, avec sa source complète.
LES JARDINS ROMANTIQUES
Jardins anglais, jardins anglo-chinois, parc romantique...
« (Le jardin) ne laisse aucune prise à la satiété ; le progrès de la végétation, les vicissitudes des saisons, les changements de temps, les divers aspects du soleil, le passage des nuages, l’agitation et les sons produits par les vents, ainsi que l’intervention accidentelle des objets mouvants ou animés, toutes ces choses varient les apparences si fréquemment et d’une manière si marquée, qu’il est presque impossible que les mêmes points de vue parviennent à nous dégoûter. » William Chambers, Dissertation sur le jardinage de l’Orient, 1772
« Le spectateur des scènes pittoresques d’un parc en change l’ordonnance en changeant de place... On a donc plus de raison d’appeler scènes théâtrales, que tableaux, les dispositions méditées dont on embellit les nouveaux parcs. » Watelet, Essai sur les jardins, 1774
« Soyez peintre... / Les arbres, les rochers, les eaux et les fleurs, / Ce sont là vos pinceaux, vos toiles, vos couleurs : / La nature est à vous ; et votre main féconde / Dispose, pour créer, des éléments du monde… » Abbé Delille, Les Jardins, 1782
« Je voudrais échauffer tout l’univers de mon goût pour les jardins. Il me semble qu’il est impossible qu’un méchant puisse l’avoir. Il n’est même susceptible d’aucun. Mais si par cette raison j’estime le sauvage herboriseur, le leste et sautillant conquérant de papillons, le minutieux scrutateur de coquillages, le sombre amant des minéraux, le glacial géomètre, les trois fous de la poésie, de la musique et de la peinture, l’auteur distrait, le penseur abstrait et le chimiste discret ; il n’est point de vertus que je ne suppose à celui qui aime à parler et à faire des jardins. Absorbé par cette passion, qui est la seule qui augmente avec l’âge, il perd tous les jours celles qui dérangent le calme de l’âme ou l’ordre des sociétés. Quand il a passé le pont levis de la porte de la ville, l’asile de la corruption morale et physique, pour aller travailler, ou jouir de sa campagne, son coeur rit à la nature, et éprouve la même sensation que ses poumons, à la reception d’un vent frais, qui vient les rafraîchir. Pères de famille, inspirez la jardinomanie à vos enfants. Ils en deviendront meilleurs. » Prince de Ligne, "Coup d’oeil sur Beloeil et sur une grande partie des jardins d’Europe, 1795
« Quand on veut tracer les allées d’un jardin anglais, il suffit de soûler son jardinier et de suivre sa trace. » Louis Eustache Audot, Traité de la composition et de l’ornement des jardins, 1818
« Quant aux parcs anglais qui entourent les maisons d’aujourd’hui, il vaut mieux ne pas en parler. Un homme illustre d’Angleterre disait à son roi, au moment où l’on commençait à faire ces nouveaux parcs : »Sire, vos jardins sont extrêmement faciles à faire, il suffit de saouler le jardinier et de le suivre« . Le lecteur comprendre en voyant dans ce livre les belles reproductions des vieux jardins de France que les paroles de cet illustre Anglais n’étaient pas une boutade. » Prosper Péan, Jardins de France, 1925
« Le jardin est aussi une somme de connaissances et une raison des expériences et des recherches dans les domaines les plus divers qui y gravitent (...). La connaissance du monde, géographie, botanique, minéralogie, métiers, en élargit à l’infini les horizons. Et c’est aussi un musée en plein air de monuments de différents pays de tous les temps. Une histoire naturelle, une histoire des civilisations, et une technologie pratique prennent part à l’éclosion de ces jardins et se développent autour comme une encyclopédie nouvelle. » Jurgis Baltrusaitis, Jardins en France (1760-1820). Pays d’illusion, terres d’expériences, 1977
JARDINS SECOND EMPIRE
« Le Paris du Second Empire a eu raison de se développer à hors de ses anciennes limites et certaines de ses conceptions, l’aménagement des parcs, notamment, ne méritent que des éloges. » Georges Pillement, Du Paris des rois au Paris des promoteurs, éd. Entente, 1976, p.125
JARDINS 1900
« Un jardin n’est pas un tableau ni une maison que l’esprit puisse se représenter fidèlement par le dessin ou la gravure. Nulle abstraction ne pourra donner une idée exacte des caractères multiples d’un terrain, quelque soin que l’on apporte à le dépeindre par la parole ou par le dessin. » Edouard André , Traité de la composition des jardins, 1879
DANS LA VILLE
« On a, depuis cent cinquante ans, supprimé tous les jardins qui faisaient le charme de Paris, jardins de couvents et d’hôtels particuliers qui étaient innombrables à la fin du XVIIIe et que les promoteurs continuent à traquer chaque fois qu’ils en ont l’occasion pour construire leur cube de béton. » Georges Pillement, Du Paris des rois au Paris des promoteurs, éd. Entente, 1976