22.07.11 | AU-DELÀ DES EXPOSITIONS temporaires, des projets d’art contemporain au Château de Versailles sont annoncés par son président Jean-Jacques Aillagon, cette fois en vue de se pérenniser. Il l’a dit et répété : « J’estime que dans tout monument historique, tout musée d’art ancien, on a intérêt de proposer des œuvres contemporaines dans tous les domaines » [1]. Et l’on sait qu’il est favorable à « l’insertion harmonieuse de constructions contemporaines de qualité dans le cadre de bâtiments anciens, auxquels on a trop souvent imposée la construction de médiocres pastiches qui ne donnent pas le change » comme il l’écrivait en 2008 dans un rapport sur le patrimoine du Conseil économique et social dont il est membre [2]. Enfin, s’il souhaite introduire l’art contemporain au Château de Versailles, c’est « pour bien marquer que ce monument a conservé une intacte capacité à « être d’aujourd’hui », comme il est magistralement d’hier » comme il l’a écrit en mai dernier sur son blog [3].
Faire cohabiter le moderne et l’ancien, même de façon permanente, dans le principe, n’a rien de choquant. Ici comme ailleurs. On connaît dans le genre des réussites. Sous réserve des choix opérés et des sources de financement quand tant de travaux sont à mener pour l’entretien de ce si vaste domaine qu’est Versailles, qui ne cesse d’ailleurs de s’agrandir comme en 2010 avec le rattachement du domaine de Marly. Mais la vraie question, c’est la pertinence d’un telle démarche pour ce lieu précis. Nous avons déjà relevé la contradiction propre à Versailles, à propos des expositions temporaires d’art contemporain, de vouloir à tout prix y introduire de la modernité quand, de l’autre côté, depuis environ les années 1900, on fait tout pour l’en éloigner, en oeuvrant, avec force argent, à lui rendre son lustre d’antan, celui de l’Ancien Régime. Pour le moins illogique. C’est pourtant bien cette doctrine que défendent plus que jamais ses dirigeants, M. Aillagon en tête, et c’est sans conteste pour cette plongée dans le passé que viennent en nombre les visiteurs du monde entier. Dès lors, vouloir les confronter ici à de l’art contemporain a-t-il un sens ? C’est peut-être devant ce qui peut paraître ici comme une absurdité, que les opérations, de Koons à Venet, soulèvent à Versailles plus d’hostilité qu’ailleurs chez une partie du public.
FAIRE COMME AU LOUVRE
L’exemple qui vient en tête est évidemment le musée du Louvre avec la pyramide de Pei construite en 1989 au beau milieu de la cour Napoléon qui, aujourd’hui, fait quasi l’unanimité. Excepté, et c’en est amusant, pour M. Aillagon qui a livré, sur son blog, son sentiment à l’occasion de ses vingt ans : « Que peut-on en penser aujourd’hui ? Sans doute que ce bâtiment ne méritait pas tant de blâmes et qu’il ne mérite pas, non plus, des éloges excessifs. Ce n’est pas un grand monument. Ses abords sont assez mal fichus. Son adoption par l’opinion est peut-être l’indice même de sa facilité, alors que le Centre Pompidou de Piano et Rogers, bâtiment révolutionnaire, le plus beau peut-être du XXe siècle à Paris, continue d’étonner et parfois de susciter des rejets » [4]. On notera l’intéressant aveu de l’ex-ministre de la Culture pour qui, sans rejet ni scandale durable, point de mérite.
Tout autant palais à l’origine que Versailles, le Louvre n’a cessé de se transformer par touches successives pour arriver jusqu’à nous sans vraiment de retours en arrière - ou de faux, comme le creusement, en 1964, de fossés au pied de la Colonnade de Perrault que l’on doit à la seule imagination d’André Malraux -, et qui se prépare à une nouvelle avancée spatio-temporelle avec l’architecture résolument contemporaine, au coeur de l’édifice, du département des Arts de l’Islam, confiée à Rudy Ricciotti et Mario Bellini sans rencontrer aucune hostilité. Car le Louvre a renoncé à ses habits de palais depuis bien longtemps, du vivant même de Louis XIV quand celui-ci l’abandonna justement pour Versailles [5]. Et même, quand les monarques y revenaient, ils allaient s’installer au Palais connexe des Tuileries. Longtemps habité par des artistes, devenu musée à la Révolution, il fut le théâtre d’importantes transformations au XIXème siècle qui ont fait disparaître nombre de salles anciennes comme Louis-Philippe le fit à Versailles sans qu’ici cela n’émeuve rétrospectivement personne. L’appartement du roi, là où mourut notamment Henri IV, a ainsi laissé place au Salon des sept-Cheminées.
Au XXème siècle, une seule oeuvre d’un artiste vivant a eu les honneurs du Louvre en s’y intégrant durablement : Les Oiseaux de Georges Braque, peinture intégrée en 1953 au plafond Renaissance de l’antichambre du Roi, aujourd’hui salle Henri II. Commandée par Georges Salles, directeur des Musées de France, elle coûta à l’époque 10 millions d’anciens francs et souleva alors des protestations d’artistes tels que Dunoyer de Segonzac qui en demandèrent, en vain, l’enlèvement [6]. A noter : la toile de Braque remplaçait une toile datant de... 1822 [7]. Des années 1960 à 80, plusieurs projets de décoration contemporaine, à différents endroits du musée, furent étudiés sans qu’aucun n’aboutisse [8].
Excepté les bouleversements architecturaux du Grand Louvre sous l’ère Mitterrand, il faudra attendre le XXIème siècle, pour que des artistes vivants soient à nouveau invités à composer des oeuvres pérennes pour le décor du musée sous l’impulsion d’Henri Loyrette, président de l’institution, qui parlera alors de « tradition bicentenaire inaugurée par l’intervention de Delacroix dans la galerie d’Apollon » en 1850. Tradition, le mot est inapproprié puisque depuis Delacroix les interventions d’artistes firent plutôt figure d’exceptions... on en compte deux [9].
Le peintre allemand Anselm Kiefer inaugura ce programme de commandes, avec trois oeuvres installées en 2007 dans l’escalier nord de la colonnade de l’aile Sully. D’autres suivront : le français François Morellet en 2010 avec la création de vitraux dans l’escalier Lefuel (à nos yeux, l’intervention la plus réussie), l’américain Cy Twombly la même année avec un plafond peint pour la salle des Bronzes. Une intervention de l’italien Luciano Fabro était prévue dans l’Escalier du Midi, elle n’a pas abouti pour l’instant. Parallèlement, des interventions temporaires d’artistes contemporains ponctuèrent la programmation du Louvre depuis 2004, avec des événements nommés au départ Contrepoint organisés par Marie-Laure Bernadac, conservatrice à demeure chargée de l’art contemporain.
UN VERSAILLES HORS DU TEMPS
Depuis qu’on cherche à rendre à Versailles son lustre d’antan, personne n’a, en toute logique, cherché à y introduire de l’art moderne comme au Louvre, toute l’énergie de ses responsables se concentrant sur les incessantes restaurations exigées par la démesure des lieux et les chantiers de résurrection d’éléments disparus selon la doctrine propre au site. C’est en octobre 2003, lors d’une conférence de presse conjointe de la présidente du domaine et du ministre de la Culture de l’époque, Christine Albanel et Jean-Jacques Aillagon, que fut annoncé, dans le cadre du programme du Grand Versailles, le premier projet d’art contemporain pérenne à Versailles. « C’est ainsi que ce Palais, modelé par le goût des siècles qu’il a traversés, portera aussi la marque du temps présent » déclara le ministre, emphatique selon son habitude [10]. Cela devait se traduire par l’organisation d’expositions temporaires - ce seront les Versailles Off menés par Mme Albanel - mais aussi d’une commande à un artiste pour décorer l’escalier dit Gabriel, l’une des premiers espaces que découvrent actuellement les visiteurs en entrant dans le château.
Rien de vraiment audacieux puisque celui-ci, bien que d’un style classique, fut construit en 1986 par l’architecte Jean Dumont, par la volonté de Pierre Lemoine, conservateur général de l’époque, qui se verra, pour cela, traité gentiment par ses collègues de Louis XIX [11]. Avec pour seule caution historique d’avoir été esquissé dans la pierre et prévu, au XVIIIème siècle, par l’architecte Ange-Jacques Gabriel, mais jamais réalisé faute de moyens (à Versailles, beaucoup de choses ont été prévues comme de détruire le château central par exemple...). Espace laissé vide depuis Louis XV, en 1785, on y construisit un théâtre de bois pour plaire à Marie-Antoinette, la décoration en fut confiée à Hubert Robert. Il sera détruit sous Louis-Philippe et quand le palais deviendra musée, l’espace dégagé servira de réserve. Les cintres des décors subsisteraient sous le plafond.
L’escalier construit par Jean Dumont à la fin du XXème siècle n’est donc rien d’autre qu’un pastiche, c’est-à-dire un élément d’architecture construit à la manière de, en l’occurence pour des questions uniquement logistiques tout à fait légitimes : pour des impératifs de sécurité, lequel devant servir, en cas d’incident, d’issue d’évacuation et plus prosaïquement d’accès aux groupes. Le projet originel de Gabriel prévoyait d’y insérer des sculptures commandées à Mouchy, Dhuez, Pajou et Caffiéri, mais personne n’eut l’audace de vouloir les réinventer. Du coup, c’est moins le pastiche qui fut critiqué que son aspect non abouti. L’ouvrage sera ainsi qualifié, avec un certain mépris, par l’historien de l’architecture Jean-Marie Pérouse de Montclos d’« onéreux praticable de théâtre » [12]. Puis l’historien Franck Ferrand se demandera « si, plutôt que la mégalomanie de cette entreprise, il ne vaudrait pas mieux critiquer son caractère inachevé... En Effet, en l’absence de tout motif décoratif, ces grandes surfaces nues, ces longs bandeaux plats, ces gros chapiteaux tout juste épannelés, se présentent sous un jour ultramoderne assez malvenu » [13]. Enfin, M. Aillagon parle, lui, d’« espace ambigu (...) à la fois majestueux et maladroit, impressionnant et faux, utile et triste » quand il ne le trouve pas carrément « d’une sécheresse incroyable et navrante » [14].
Mais son intention de confier l’habillage de cette pierre nue à un artiste vivant « comme pour bien souligner son caractère de monument contemporain » restera lettre morte sous la présidence de Christine Albanel, peut-être parce que celle-ci n’y était pas vraiment favorable [15]. Il semblerait que Frédéric Didier, l’architecte en chef du Château, qui, selon M. Aillagon, juge également l’escalier « décevant parce que (...) réalisé de façon imparfaite et contestable dans l’exécution », ait plaidé à l’opposé pour parfaire dans un style XVIIIe le travail de son prédécesseur [16]. Il existerait plusieurs versions du projet initial de Gabriel et certains de ses tracés n’auraient pas été « respectés » à la lettre, notamment celui des rampes. En 2006, l’architecte en chef réalisa bient « une étude sur l’achèvement des décors de l’escalier Gabriel » [17].
Mais en 2007, Jean-Jacques Aillagon, fraîchement nommé à la présidence du domaine, relança son idée et annonca, en conférence de presse, qu’une étude avait été confiée au célèbre artiste français Daniel Buren pour la décoration du plafond de l’escalier Gabriel, lequel Buren s’était déjà frotté au domaine en créant une oeuvre, une anamorphose sur le Tapis vert, lors du premier Versailles Off en 2004 [18].
En réalité, comme M. Aillagon le révélera un an plus tard, il s’agissait juste d’une prise de contact : « J’ai eu à ce sujet une conversation avec cet artiste, mais nous ne sommes pas allés au delà d’un échange de points de vues. Tout cela est délicat et complexe et appellerait de toute évidence un vrai débat si on s’engageait dans un projet qui n’est pas pour l’instant à l’ordre du jour » indiquait-t-il dans une interview accordée à La Tribune de l’Art en août 2008 [19]. Il faut dire que le nom de Buren indissolublement lié au « scandale » du Palais-Royal et de ses fameuses colonnes, sonnait comme une véritable provocation pour les anti-Art contemporain qui, sans rien connaître de la proposition de l’artiste, faisaient déjà circuler des pétitions hostiles au projet, d’autant que le même jour avait été annoncé l’exposition Jeff Koons Versailles. Frédéric Didier, lui, continuait de plaider pour une « intervention architecturale » selon le mot de M. Aillagon. En 2009, Xavier Veilhan, dans le cadre de son exposition temporaire dans le domaine, présenta une oeuvre dans l’escalier Gabriel. Il s’agissait d’un mobile géant composé de vingt sphères violettes, le tout s’harmonisant plutôt bien dans cet espace minéral.
Puis, sans qu’aucun vrai débat n’ait eu lieu comme M. Aillagon l’appelait pourtant de ses voeux, l’idée d’un décor pérenne resurgit trois ans plus tard, en février 2010, quand celui-ci annonça, lors de sa conférence de presse annuelle, avoir confié cette fois une mission de réflexion et de proposition à Martin Béthenod, « délégué aux Arts plastiques au Ministère de la Culture et de la Communication de 2002 à 2004, et qui est, depuis 2004, commissaire général de la Foire Internationale de l’Art Contemporain (FIAC) », lequel doit une grande partie de sa carrière à l’ancien ministre jusqu’à se retrouver comme lui le fut, quelques mois après cette annonce, à la direction du Palazzo Grassi à Venise, propriété de François Pinault. Martin Béthenod devait rendre ses conclusions l’été suivant, il les rendra en mai [20]. Mais il faudra attendre décembre 2010, lors d’une nouvelle conférence de presse du président du domaine, pour qu’on apprenne, sans plus de détails, que « suite à la mission confiée à Martin Bethenod (...), la décision a été prise de lancer en janvier 2011, une procédure permettant de désigner un créateur qui aura en charge la conception d’une oeuvre mobiliaire pour l’éclairage et la mise en valeur de l’escalier. Le créateur sera choisi mi-2011 » [21]. Quelques semaines plus tard en effet, un marché à procédure adaptée fit l’objet d’un avis de publicité, la date limite de réception des candidatures étant fixée au 1er avril 2011 [22]. On y apprend que le financement du projet reposera, non pas sur une commande publique du ministère de la Culture via le CNAP, mais sur les fonds propres de l’établissement ou sur le mécénat.
Enfin, le 26 avril 2011, le Château informa par communiqué que les frères Ronan et Erwann Bouroullec avaient été choisis parmi quinze candidats ayant répondu à l’appel à candidatures, après délibérations d’un jury dont on ne sait rien (on imagine qu’il s’agit de M. Aillagon tout seul), les jeunes et talentueux designers devant remettre leurs propositions au cours des prochains mois, « pour une mise en oeuvre dans l’escalier Gabriel ultérieurement ». C’est sur le blog de M. Aillagon qu’on trouvera des informations quelques jours plus tard, celui-ci publiant des extraits du rapport remis par Martin Béthenod le 15 avril précédent. Celui-ci proposait judicieusement « d’orienter une initiative du château de Versailles vers une création appliquée à un usage mobilier plutôt que vers une création plastique ayant vocation à constituer un décor. Cette option permet d’échapper aux débats excessivement enflammés et stériles que provoque toute œuvre contemporaine présentée au Château, que ce soit temporairement et, plus encore, définitivement ». L’idée de choisir des designers plutôt qu’un artiste plasticien est séduisante et peut-être même plus intéressante dans le contexte, dommage que ce critère ait été retenu pour avant tout échapper aux polémiques. D’autant qu’on ne soit pas sûr que cela les évite. D’autre part, M. Béthenod recommandait que l’intervention concerne plus précisément « un élément de mobilier ayant une fonction d’éclairage » pour venir remplacer « quatre copies de lanterne du XVIIIe siècle, désespérément banales ». Si l’intervention des frères Bouroullec se résume à cela, c’est pour le coup un peu mince et cela risque de ne régler en rien la pauvreté décorative de l’ensemble. A voir donc.
REMEUBLER AVEC DES PASTICHES
Mais, sur le blog de M. Aillagon, déjà des opposants se manifestent, s’indignant de cette incursion contemporaine à Versailles. Si l’on ne partage pas leur opposition de principe, on comprend qu’il puisse paraître illogique de vouloir « moderniser » un élément d’architecture construit expressément pour se fondre dans l’ancien. Ce à quoi le président du Château répond : « Quand ont fait du mobilier, il faut le concevoir, y compris pour un monument historique, de façon contemporaine. Le pastiche est une mauvaise réponse à une bonne question ». On est bien d’accord... Mais sans doute parle-t-il ici du matériel muséographique ou du mobilier à l’usage des visiteurs, - ce qui n’est pas vraiment la question puisque, en ce qui concerne l’escalier Gabriel, il s’agit d’éléments plus décoratifs que fonctionnels [23] - parce que présenter des pastiches, c’est bien la nouvelle option prise depuis peu pour « remeubler » Versailles, ce qui brise un certain tabou puisque jusqu’alors n’y étaient tolérés que des meubles authentiques. Cela, au nom du prestige du lieu. A quelques exceptions près [24].
Une nouvelle approche muséographique défendue d’un point de vue pédagogique par Béatrix Saule, conservatrice en chef et directrice générale de Versailles depuis 2010, pour que le visiteur comprenne mieux la fonction des pièces, pourtant souvent à usage multiple comme c’est le cas ici puisque, sous Marie-Antoinette, cette pièce servait surtout de salle de concert et de bal, étant alors totalement redécorée de façon très théâtrale. En même temps, cela répond à une vraie interrogation du public, parfois déçu devant un palais somme toute très vide. Mais Mme Saule, étrangement à nos yeux, oppose une « vision archéologique » nourrie depuis des années par les historiens de l’art pour tendre vers une authenticité même relative à un souci du public plus récent qui justifierait l’approximation et le faux-semblant [28]. Et ce n’est qu’un début puisque, là encore sans débat public, « cet exercice », informe M. Aillagon, sera appliqué « progressivement à toutes les pièces des appartements ». Béatrix Saule explique : « Notre objectif est de restituer l’ambiance d’un château habité par un travail sur les éclairages, par la remise en place de meubles et d’objets en quantité, comme cela était » [29]. Comme cela était, ce qui, l’on sait, ne veut trop rien dire à Versailles tellement les lieux se modifiaient constamment, meubles compris. Et quitte, comme ici, à les fabriquer, ce qui risque d’être souvent le cas vu le nombre d’objets disparus. Ce qui fait dire, avec raison, à Didier Rykner de La Tribune de l’Art : « Désormais, de manière assumée, on reconstitue à l’extérieur mais aussi dans le château (...) sans même avertir clairement le visiteur que ce qu’il regarde n’est rien d’autre qu’un décor de théâtre ».
Car le problème est bien là, dans la confusion grandissante entre le faux et l’authentique, qui aujourd’hui commence dès l’arrivée dans la cour d’Honneur avec la vision de la grille Royale dont rien n’indique qu’elle a été créée il y a seulement quelques années. Pas un panneau, rien. Pour l’Antichambre du Grand Couvert, M. Aillagon parle à juste titre de « réinvention », la directrice générale de « recréation d’ambiance » car, d’un point de vue historique, c’est effectivement un peu flou. Le remeublement se veut le dernier état connu par Marie-Antoinette avec pourtant des murs tendus d’un tissu rouge, couleur fétiche de Jacques Garcia, retissé « d’après un document d’époque » comme le dit sobrement le cartel... mais plutôt Louis XV quand les fauteuils sont, eux, dans un pur style Louis XIV, mais il paraît qu’on en trouve encore mention dans une description de 1774 [30]. Le visiteur croira sans doute voir ici la table du roi-soleil auquel ce cérémonial est attaché dans nos mémoires, lequel prit la plupart de ses soupers ailleurs, dans la Première antichambre de son appartement appelée de ce fait la « salle où le Roy mange » [31]. Mme Saule prétend que « tout cela est parfaitement expliqué au public » alors que les indications sur place sont plus que succinctes [32].
Dans le Journal des Arts, un conservateur anonyme s’exprime : « Le principe est acceptable dans un château privé. Mais il est contestable dans un musée national, où l’on se doit d’être exemplaire en termes de restitution » [33]. Un voeu pieux depuis bien longtemps à Versailles, tellement il y a d’exceptions à la règle. Enfin une dernière question se pose : se lancer dans un projet muséographique de ce type à l’aube du XXIème siècle, n’est-ce pas totalement dépassé pour un établissement qui se revendique à la pointe de la technologie ? Avec ce que permet déjà la réalité augmentée dont l’une des qualités, et non des moindres, est de ne jeter aucun doute sur la virtualité des images qu’elle recrée...
On assiste donc, à Versailles, à une double tendance, paradoxale et troublante. D’un côté on initie une politique muésographique du vrai-faux ou du faux-vrai dans les pièces historiques du Château quand, de l’autre, on entend insuffler de l’authenticité contemporaine dans l’escalier Gabriel, parfait exemple du pastiche. Allez comprendre.
Une intervention contemporaine, cette fois dans le bâti, concerne la Vieille aile du château puisque là encore « un jury » après concours a confié à Dominique Perrault, l’architecte de la Bibliothèque François-Mitterrand à Paris, la mission d’en aménager les intérieurs pour y accueillir le public. Une intervention fonctionnelle sur une « partie lourdement remaniée aux XIXe et XXe siècles (la charpente est en béton) » qui, en extérieur, du côté de la Cour des Princes, se traduira, si l’on comprend bien, par un geste moderne puisque Dominique Perrault, précise le Château dans un communiqué, « prend le parti de créer, au flanc de cette Vieille Aile, une »faille« qui permettra l’organisation des circuits de sortie du public à partir du rez-de-chaussée de l’Aile du Midi ». Il doit s’agir de cette curieuse zone du bâtiment où la Vieille Aile vient se raccorder au Pavillon Dufour construit postérieurement avec, à vue, des pierres de raccord qui témoignent d’un chantier laissé inachevé au début du XIXe siècle [34]. Le chantier actuel devrait se terminer pour la mi 2014.
UN JARDIN CONTEMPORAIN
Autre endroit du domaine où il est projeté de créer une oeuvre contemporaine, cette fois en extérieur : l’ex-bosquet du Théâtre d’eau construit sous Louis XIV et détruit sous Louis XV parce que trop ruineux à entretenir pour n’en laisser que les allées et, à l’une de ses entrées, le Bassin de l’Ile des Enfants encore visible aujourd’hui bien que très abîmé. Ce bosquet se situe au nord des jardins, juste en dessous du bosquet des Trois-Fontaines entièrement reconstitué en 2004. Renommé par la suite le bosquet du Rond-Vert, c’est aujourd’hui un espace vide qui sert « d’espace logistique pour des manifestations ou travaux au sein du domaine » [35].
En 2009, M. Aillagon avait mis en place un Comité Jardin composé de responsables et conservateurs du Château mais aussi de personnalités extérieures qualifiées parmi lesquelles des historiens des jardins comme Michel Baridon, hélas depuis décédé, ou Monique Mosser, mais aussi Adrien Goetz ou Didier Rykner de La Tribune de l’Art qui avait été plutôt critique sur la gestion patrimoniale passée de Versailles [36]. Organe de réflexion sur les parti-pris de restauration dans les jardins, ce comité n’avait qu’un rôle consultatif. Un an plus tard, M. Aillagon, lors de sa conférence de presse annuelle, indiquait que « les conclusions des travaux de cette commission préconisent de ne pas tenter de revenir systématiquement à des états Ancien Régime quand les témoignages qui en subsisteraient in situ sont devenus trop insignifiants, et d’autre part, de ne pas juger systématiquement sans intérêt la conservation d’état du XIXe voire du XXe siècles » [37]. C’était un frein pour des restitutions comme le Labyrinthe dont certains rêvent depuis longtemps.
C’est là que M. Aillagon annonca avoir lancé « une consultation de concepteurs pour la création d’un aménagement paysager contemporain » pour le bosquet du Rond-Vert et s’être attaché, pour sa mise en oeuvre, le conseil de Guy Tortosa, inspecteur à la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture qui possède une certaine expérience en la matière [38]. Une invitation qui ne manque pas de sel pour qui a entendu Guy Tortosa à l’Institut national du patrimoine, en octobre 2010, lors d’un colloque auquel participait également M. Aillagon, déplorer la restauration excessive de l’Abbaye de Fontevraud selon la doctrine inavouée de Viollet-le-Duc avec pour résultat de faire trop neuf, quite parfois à inventer... ce qui est exactement le cas à Versailles. Conception chère au même Aillagon quand, sous sa présidence, se poursuivent ces restaurations qui effacent toute « valeur d’ancienneté » pour reprendre l’expression de Guy Tortosa avec lequel nous sommes entièrement d’accord [39].
Le projet d’une création contemporaine dans ce bosquet quasi vide est séduisante, encore une fois en dehors des questions de priorités et de financement. Pour notre part, notre religion est faite : s’il faut absolument y faire quelque chose, nous préférons de loin une création moderne à une pseudo-restitution. Si tant est, d’un point de vue esthétique, qu’elle ne vienne empiéter sur l’harmonie globale des Jardins dont la cohérence stylistique fait l’intérêt historique, résultat d’importants travaux de restauration. Cela ne devrait pas être le cas si l’on en croit le Château puisque, comme tous les bosquets, celui-ci est caché par des murs végétaux : « Le programme prévoit donc, dans un respect complet de la trame du parc dressée par Le Nôtre et de son histoire, une intervention tenant compte de l’écologie des lieux, des besoins ou non de transparence, de l’utilisation de l’eau, de l’usage souhaité pour les visiteurs du parc » [40]. Nous continuons à penser que la création d’aujourd’hui a plus sa place à Versailles dans les jardins qu’à l’intérieur des bâtiments tellement l’ordonnancement à la Le Nôtre et sa maîtrise de la nature résonne avec une certaine vision contemporaine. Comme nous l’avons déjà rappelé, Xavier Veilhan, en préparant son intervention en 2009, l’avait noté avec justesse en parlant de land art avant l’heure. On se rappelle aussi, durant l’été 2010, de l’exposition « Exubérance baroque » dans le Jardin français du Petit Trianon, confiée à l’artiste-designer Alexis Tricoire et à l’architecte-paysagiste Jean-Philippe Poirée-Ville dont les créations s’intégraient harmonieusement au site sans rien renier de leur contemporanéité tout en respectant les points de vue historiques. On en entendit à peine parler comme si le végétal avait moins de caractère choquant que l’art plastique. Sans oublier l’oeuvre de Jeff Koons qui s’insérait peut-être le mieux dans le décor de Versailles : son Split-Rocker aux cent mille fleurs.
Comme pour l’escalier Gabriel, un concours a été lancé auprès de créateurs de jardins. L’élu devrait être connu prochainement pour une livraison du jardin en 2012. Actuellement, le Bosquet du Rond-Vert fait l’objet de fouilles archéologiques. N’aurait-il pas été plus intéressant, sur le modèle ou en partenariat avec le festival annuel des jardins de Chaumont-sur-Loire, de confier cette parcelle à un nouveau créateur tous les deux ou trois ans pour des propositions renouvelées ? Il est pour l’instant prévu que le financement de ce projet de création d’un jardin contemporain estimé entre 1 et 1,5 millions d’euros sera assumé sur les fonds propres de l’établissement (dont mécénat) et/ou sur une subvention du ministère de la Culture [41]. A suivre.
VERSAILLES, UNE OEUVRE COLLECTIVE
En conclusion, il nous semble plus pertinent de réserver, dans le domaine, des espaces à la création contemporaine plutôt qu’elle vienne envahir tout le Versailles historique comme lors des expositions temporaires, pénalisant ainsi les visiteurs venus à la rencontre de ce passé en voie perpétuelle de reconstitution. Persuadé que le regard d’artistes d’aujourd’hui sur le chef-d’oeuvre qu’est Versailles ne peut être que prolifique, dès Jeff Koons Versailles, nous avions émis l’idée d’un espace réservé dans le château pour une création collective mouvante, qui mêlerait tous les médias, de l’art plastique à la danse, du graphisme à l’art vidéo. Car les responsables actuels de l’établissement, qui se réfèrent sans cesse à Louis XIV, ont oublié une chose : Versailles n’a jamais été le show-room d’un seul artiste comme leurs propositions contemporaines le laissent croire mais bien une oeuvre totale où se sont mêlés et entremêlés les talents de multiples artistes et artisans. Versailles est avant tout une oeuvre collective. Notre époque serait-elle capable de relever un tel défi ?
PHILIPPE COGNÉE AU GRAND COMMUN
Dans le cadre de la procédure du 1% artistique, l’artiste Philippe Cognée a été désigné en 2009 pour la réalisation d’une oeuvre peinte qui trouvera sa place dans le Grand Commun, bâtiment proche du château, qui regroupera à terme les services administratifs de l’établissement. Dans l’appel à candidature, le projet était évalué à 90 000 euros, payé non par le Château lui-même mais par l’EMOC, établissement public administratif qui mène, pour le ministère de la Culture, les grands travaux patrimoniaux, sur le budget l’on suppose du Grand Versailles. Finalement, l’oeuvre devrait coûter 110 000 euros selon le Journal des Arts [42]. L’ensemble composé de toiles rondes illustrant différents points de vue du domaine de Versailles est exposé, pour l’instant, à la fin du circuit de visite du château.
Le véritable problème dans ce pays qu’est la FRANCE c’est que ce ne sont plus les artistes qui font l’art mais une armada de fonctionnaires qui décident de ce que doit être l’art... Les fonctionnaires décideurs ne s’aventurent plus dans les ateliers là où l’art naît, ils se font conseiller par des fonctionnaires universitaires qui ont été formés par des fonctionnaire enseignants. L’art est tellement fonctionnarisé qu’il a perdu sa fonction profonde : émouvoir par son mouvement visionnaire.
[1] RÉPUBLICAIN LORRAIN | 22.09.10.
[2] « Notre conseil souhaiterait par ailleurs que l’État ne renonce pas à développer la pratique de l’insertion harmonieuse de constructions contemporaines de qualité dans le cadre de bâtiments anciens, auxquels on a trop souvent imposée la construction de médiocres pastiches qui ne donnent pas le change. Les monuments historiques sont des objets culturels vivants. Quand le développement de leur activité le réclame, ils savent s’accommoder de l’intervention d’architectes contemporains de qualité. » Jean-Jacques Aillagon, Une nouvelle dynamique pour les politiques de conservation du patrimoine monumental, rapport du Conseil économique, social et environnemental | 10.08.
[3] 02.05.11.
[4] sur son blog | 25.04.09.
[5] Il serait plus exact de dire que Louis XIV a abandonné le château de Saint-Germain-en-Laye pour Versailles.
[6] Le Pouvoir culturel par Pierre Cabanne, éd. Olivier Orban, 1981, p.196.
[7] La Dispute de Neptune et de Minerve au sujet d’Athènes par Merry Joseph Blondel.
[8] « Le Louvre renoue avec les commandes » par Sophie Flouquet, JOURNAL DES ARTS | 13.04.07.
[9] Carolus-Duran (« Gloriae Mariae Medicis, dit Le triomphe de Marie de Médicis », plafond peint commandé en 1875 pour l’une des salles du Palais du Luxembourg et placé en 1890 au Musée du Louvre), Hector Leroux en 1889.
[10] Discours de Jean-Jacques Aillagon Le Grand Versailles, Versailles | 30.10.03.
[11] Ils ont sauvé Versailles par Franck Ferrand, éd. Perrin, 2003, p.316.
[12] « Construit en 1984, sur des dessins non exécutés de Ange-Jacques Gabriel. Au XIXe slècle, alors que l’on possédait encore l’art de profiler, porté par Ange-Jacques Gabriel à une sorte de perfection, on aurait réussi une telle restitution. Au XXe siècle, on n’a su faire qu’un onéreux praticable de théâtre » , Versailles, éd. Mengès, 1994.
[13] Déjà cité, p.316.
[14] Sur son blog | 02.05.11 et LA TRIBUNE DE L’ART | 29.08.08.
[15] LA TRIBUNE DE L’ART | 29.08.08.
[16] LA TRIBUNE DE L’ART | 29.08.08.
[17] Rapport d’activité du Château de Versailles | 2006.
[18] « L’Etablissement public a invité Daniel Buren à réfléchir sur ce que pourrait être une intervention pérenne de sa part sur le plafond de l’escalier Gabriel. Les contacts en cours donneront lieu à l’élaboration d’un projet par l’artiste qui sera présenté ultérieurement. » Jean-Jacques Aillagon, conférence de presse, Versailles | 11.12.07.
[19] 29.08.08.
[20] Blog de M. Aillagon | 04.05.10.
[21] Conférence de presse de M. Aillagon, Versailles | 14.12.10.
[22] « L’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles lance un appel à candidature pour sélectionner un artiste qui aura en charge la création d’une oeuvre originale. Cette oeuvre mobilière est destinée à éclairer et mettre en valeur l’escalier Gabriel, entrée des visiteurs en groupe du château de Versailles. » Avis de Publicité - Procédure Adaptée | 17.02.11.
[23] On pense par exemple aux banquettes créées par Pierre Paulin pour le musée du Louvre. Ou, comme M. Aillagon le rappelle aussi, des pupitres commandés par Gérald van der Kemp à Emilio Terry en 1958 bien qu’ils n’étaient pas destinés au Versailles de l’Ancien Régime mais au musée de l’Histoire de France de Louis-Philippe, précisément aux salles dédiées au Consulat remises-en-scène par Van der Kemp. Encore que le style d’Emilio Terry qualifié de Louis XVII soit si historicisant qu’il ne risque pas de trancher avec de l’ancien. De fait, les pupitres créés par lui à Versailles sont d’un style directement inspiré par l’Empire afin de s’harmoniser au mieux à leur environnement. M. Aillagon cite aussi le décorateur Henri Samuel intervenu « pour l’aménagement de l’aile de Trianon-sous-bois » ordonné par Malraux pour le Général de Gaulle. Nous croyons savoir qu’il s’agissait plutôt du décorateur Serge Royaux et qu’Henri Samuel était intervenu pour le remeublement de la partie public du Grand Trianon mais, à ce que l’on sache, aucun d’eux n’a créé à proprement parler d’éléments mobiliers, ils sont intervenus pour agencer les espaces, choisir et disposer draperies et rideaux. Henri Samuel était également intervenu pour les salles Consulat du musée.
[24] Une doctrine de l’authenticité qui privilégie la vraisemblance à la vérité historique - certains meubles exposés proviennent parfois d’autres résidences royales ou de pièces de Versailles aujourd’hui disparues - et qui tolérait cependant quelques entorses, pour des reproductions d’objets courants, de tissus ou pour les moulages des torchères de la galerie des Glaces (6 sur 24 sont authentiques), mais il ne s’agissait là que de copies fidèles, pas de pastiches. Créer des copies de meubles existants mais irrécupérables parce que propriété, par exemple, de la Couronne britannique, c’était le point de vue iconoclaste défendu par l’éminent conservateur du Louvre Pierre Verlet qui est à l’origine de la théorie du remeublement de Versailles mais là encore, il n’était pas question de pastiches mais de copies et personne ne le suivit dans cette voie. Enfin, les reconstitutions de la Chambre de la Reine et de la Chambre du Roi sont des cas particuliers qui mériteraient qu’on s’y attarde plus.
[25] « A Versailles, le couvert est à nouveau dressé dans l’antichambre de la Reine » AFP | 18.10.10.
[26] PARIS MATCH | 01.08.2002.
[27] Si une photo de la reconstitution de la table du roi fait la couverture du livre consacré à la restauration de l’Antichambre du Grand Couvert (éd. Gourcuff Gardenigo, 2010), aucun chapitre, à l’intérieur, ne lui est consacré ! C’est Béatrix Saule elle-même, dans un texte, qui parle de « quasi-inexistence de témoignages iconographiques » de ce cérémonial royal. Il n’y aurait en fait qu’une seule représentation du Grand Couvert datant de 1711 (gravure d’almanach, Paris, éd. G. Jollain, BnF). Pour savoir sur quoi s’est basé J. Garcia pour sa reconstitution, il faut consulter le dossier de presse de la restauration de l’Antichambre. On y apprend que les fauteuils s’inspirent du mémoire de fourniture par les Menus-Plaisirs à la Chambre du roi en 1774 où ils sont vraisemblablement seulement décrits (Mention sur le cartel dans l’Antichambre : « Restitution d’après un mémoire de 1774 »). En tous cas, ils correspondent très exactement à une description datant de Louis XIV extraite de l’Inventaire des meubles de Versailles en 1708 cité dans un précédent ouvrage de B. Saule (Versailles triomphant - Une journée de Louis XIV, éd. Flammarion, 1996) où sont décrits les tabourets d’après un ouvrage de J. Guiffrey datant de 1885-1886 ce que n’indique pas le dossier de presse (Mention sur le cartel de l’Antichambre : « Restitution »). Pour la table, peu de doute est permis, s’agissant d’une simple planche dont on connaissait les dimensions posée sur des tréteaux et recouverte d’une nappe. Concernant le tissu tendu au mur, on peut lire dans le dossier de presse : « Pour recréer ce décor, les murs ont été tendus d’un grand damas cramoisi retissé d’après un document de la première moitié du XVIIIe siècle », donc sans doute d’époque Louis XV (Mention sur le cartel de l’Antichambre : « Retissé spécialement d’après un document d’époque (sic) »). Enfin, parmi le service d’argenterie de George III d’Angleterre prêté par le Louvre, se trouvent des objets restitués dont on a connaissance par le cartel : « Evocation des cadenas en vermeil du Roi et de la Reine (plateaux à compartiments sur lesquels étaient disposés les couverts et les épices) ».
[28] « La guerre des meubles » par Sophie Flouquet, LE JOURNAL DES ARTS | 13.05.11.
[29] LES ÉCHOS | 08.10.10.
[30] Voir note plus haut.
[31] LE PARISIEN | 19.10.10 / LES ÉCHOS | 08.10.10.
[32] JOURNAL DES ARTS | 13.05.11.
[33] Déjà cité.
[34] « Dominique Perrault retenu pour le réaménagement du Pavillon Dufour et de la Vieille Aile du château », communiqué de presse | 31.05.11.
[35] Conférence de presse J.-J. Aillagon | 14.12.10.
[36] Comité Jardin : Jean-Jacques Aillagon, président, Pierre Arizzoli-Clementel, direct eur général, Daniel Sancho, direct eur du patrimoine et des jardins, Véronique Ciampini, conduite des travaux, Joël Cottin, jardinier en chef, Gérard Mabille, conservateur en chef, Alexandre Maral, conservateur chargé des sculptures, et M. Jean-Pierre Bady, président de la commission de recollements des dépôts d’oeuvres d’art, Michel Baridon, professeur émérite de l’Université de Bourgogne, Vincent Droguet, conservateur en Chef – Musée de Fontainebleau, Emmanuel Ducamp, historien de l’art, Adrien Goetz, maître de conférence à la Sorbonne, Nathalie Huron, historienne de l’art, Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques, Monique Mosser, historienne de l’architecture et des jardins, Didier Rykner, directeur de publication, Nelly Tardivier, chargée de mission auprès du Président Directeur du Louvre et Didier Wirth, président des parcs et jardins de France.
[37] Conférence de presse J.-J. Aillagon | 14.12.10.
[38] Guy Tortosa, à l’origine, est critique d’art. Il fut directeur du Centre national d’art et du paysage de Vassivière, directeur artistique des Jardins du Château d’Oiron dans les Deux-Sèvres qui mène une politique de confrontation de l’art contemporain à son cadre ancien. Il est considéré comme un « spécialiste des relations entre arts plastiques, architecture, paysage et art des jardins, il a publié de nombreux articles sur le sujet et collaboré, aux côtés d’artistes tels que Fabrice Hybert, Claude Rutault, Marie-Ange Guilleminot, James Turrell, Paul-Armand Gette, Jan Dibbets, Daniel Buren, Jean-Luc Vilmouth ou encore Tania Mouraud, à la réalisation d’oeuvres en sites spécifiques » (Source - colloque Art et architecture, mai 2000). Il a fait une intervention intéressante dans le même colloque que J.-J. Aillagon : « Exposer l’art contemporain dans les monuments historiques » à l’INP en novembre 2010.
[39] « J’étais marqué quand j’étais à Fontevraud par le fait que, ce qui me manquait, c’était une valeur d’ancienneté à la fin, on refaisait tout à neuf (...) A la fin on avait une pierre très propre, très neuve, on avait quelque chose qui correspondait à une forme ancienne, qui prête parfois à discussion car bien souvent on avait perdu les traces de ce que ça avait été donc on l’inventait en quelque sorte, un caractère neuf dans un matériau ancien, donc à la fin on a quelque chose d’un peu étrange... » Guy Tortosa, inspecteur de la création artistique, direction générale de la création artistique, colloque « Exposer l’art contemporain dans les monuments historiques », INP, 19,50’ | 07.10.10.
[40] Conférence de presse J.-J. Aillagon | 14.12.10.
[41] Avis d’appel Public à la Concurrence / Maîtrise d’oeuvre pour la création d’un jardin dans la salle centrale du théâtre d’eau | 15.04.11
[42] « Venet, dernier invité d’Aillagon ? » par Roxana Azimi, LE JOURNAL DES ARTS | 10.06.11.