« LES VISITEURS VIVRONT DANS UN DÉCOR inspiré de nos coutumes et découvriront des mets et des activités qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs », déclare Max Gros-Louis, le Grand Chef de la Nation amérindienne huronne-wendat, à l’inauguration, le 7 mars dernier, de l’Hôtel-Musée Premières Nations, à Wendake. [1]
La présence de Benoît Pelletier, ministre des Affaires autochtones, et Philippe Couillard, ministre de la Santé et responsable régional, n’est pas seulement dû au soutien financier du gouvernement pour la réalisation de ce complexe d’un genre nouveau, elle revêt, avant tout, un caractère politique vis-à-vis des populations autochtones, alors que la ville de Québec fête son 400ème anniversaire. « Le gouvernement du Québec est fier de contribuer au rayonnement de la culture et du savoir-faire hurons-wendat. Nous assistons aujourd’hui à l’émergence non seulement d’un nouveau pôle de développement économique, mais aussi d’une plaque tournante pour le développement social et communautaire de la nation huronne-wendat », déclare, ce jour-là, le ministre Pelletier. [2]
Ce complexe novateur, qualifié par la presse de « projet récréotouristique », est d’abord une architecture de bois et de verre s’inspirant de l’habitat traditionnel des hurons-wendat censée incarner les valeurs d’ouverture de ce peuple améridien. Construit sur un terrain pollué par l’activité d’une ancienne tannerie, et traversé par une rivière, il a été entièrement décontaminé avant d’accueillir les bâtiments.
D’un côté, un hôtel de de 55 chambres décorées et meublées par les artisans traditionnels, des salles de réunion, un restaurant gastronomique de spécialités amérindiennes et une boutique d’artisanat. De l’autre, le musée proprement dit, de forme conique pour symboliser « l’hospitalité d’un foyer commun entre les nations ». La culture des peuples iroquoi et algonquin composant la Nation huronne-wendat y est présenté par les collections permanentes et des expositions temporaires. La Nation huronne-wendat qui possède, au Québec, un statut administratif particulier, gère l’ensemble du complexe entouré par des jardins thématiques pour faire découvrir la flore locale et « le pouvoir des plantes médicinales ».
En associant un hôtel à un musée, le but est d’inviter les visteurs à s’immerger dans la culture des premiers habitants de ces terres, de la préserver et de la faire vivre. Ce qui n’a pas eu l’air de plaire à tout le monde. En premier lieu, le voisinage inquiet pour sa tranquillité et accusé de racisme en retour, qui aura tout tenté, depuis vingt ans, pour que le projet ne voit jamais le jour. En vain. Pour une fois, ce sont les Indiens qui ont gagné.
Site Internet de l’Hôtel-Musée Premières Nations