11.02.10 | AU MINISTÈRE DE LA CULTURE, c’est Frédéric Mitterrand qui fait la gueule. Et c’est le CANARD ENCHAÎNÉ qui le révèle dans son édition de mercredi. La société allemande Kärcher a retiré, pour 2010, son soutien aux Journées européennes du patrimoine dont elle était le sponsor depuis deux ans. Soit une perte sèche de 200 000 euros. Et, dans la foulée, a annulé son engagement de nettoyer gratis la façade du Palais de Chaillot, à Paris, soit un don en nature de 2,5 millions d’euros. Action de sponsoring dont la société s’est fait une spécialité, depuis 20 ans, au bénéfice de plus de 80 sites patrimoniaux de par le monde.
Merci qui ? Merci la secrétaire d’Etat à la politique de la ville Fadela Amara qui, le 11 janvier dernier, à l’instar d’un Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur en 2005, avait cité la marque publiquement. « Oui, il faut nettoyer au Kärcher, nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités » avait-elle déclaré en réaction à la mort tragique, à Lyon, d’un enfant de douze ans lors d’une fusillade. Propos qui lui ont valu d’être qualifiée par Azouz Begag de « bon petit soldat du sarkozysme ».
Kärcher, déjà passablement énervée en 2005, a de nouveau fait savoir qu’elle ne souhaitait pas voir associer sa marque à un débat « polémique et négatif » qui ne correspond en rien à ses valeurs. Amara, jouant la naïve, avait alors répondu : « Je ne comprends pas, ça leur fait de la publicité gratuite et, en plus, cela veut dire que leurs produits sont efficaces et de bonne qualité » [1]. D’une VRP comme elle, visiblement, chez Kärcher, on n’en veut pas. Pas plus que Nicolas. On les comprend. Merci Fadela.