24.09.09 | IL SUFFIT DE VISIONNER ci-dessous les vidéos du lancement des Journées du Patrimoine 2009 par le nouveau ministre de la Culture, pour constater à quel point Frédéric Mitterrand est populaire dans son propre ministère, auprès des syndicats. Déambulant pour la presse au Palais-Royal où se nichent ses bureaux, sous le feu des caméras, on entend en bruit de fond continu huées, slogans scandés et sifflés. Lui, en homme de télé imperturbable, a ironisé, selon l’AFP, sur un « monument du patrimoine français, les gens qui râlent ». Pas sûr que ça n’arrange le dialogue social. Ca plus l’épisode récent de la sonnette, derrière Fredo l’humour, se cacherait-il un être plein de morgue ? La politique révèle les hommes...
L’intersyndicale du ministère de la Culture - CGT, SUD, FO et CFDT [1] - avait choisi ces journées de fête pour dénoncer une situation qui ne cesse de s’aggraver parmi le personnel du Centre des Monuments Nationaux (CMN) comptant une centaine d’établissements en France. Selon les syndicats, plus de la moitié des effectifs des sites parisiens - les plus visités en France hormis peut-être le Mont St-Michel - compteraient des salariés précaires, certains depuis près de 10 ans : contrats de courte durée (un mois, 10 mois, ou 3 ans maximum) renouvelés au bon vouloir de l’Administration, horaires variables, temps partiel imposé, mobilité forcée, salaires de misère d’à peine plus de 700 € par mois. Une précarité institutionnalisée puisqu’il n’existe pas de concours pour embaucher du personnel stable sur ces postes, d’où l’absurde expression consacrée de « vacataires permanents ».
L’Intersyndicale dénonce une précarité qui « touche aussi l’ensemble des services et des établissements de ce ministère : les musées, les bibliothèques, les archives, l’archéologie préventive, les écoles d’architecture… ».
Le Ministère s’est bien engagé sur un projet de titularisation mais sans préciser le nombre de postes concernés, ni sur les modalités de sa mise en oeuvre. Les réunions se succèdent sans rien de concret alors que, dans le même temps on annonce « la suppression d’un millier de postes sur trois ans », le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Pourtant, partout dans les monuments, le sous-effectif du personnel est criant ce qui a un impact négatif sur l’accueil du public. Comme d’ailleurs dans nombre de musées nationaux. Tout cela est à mettre en relation avec la RGPP [2] qui touche très durement les services du ministère de la Culture déjà largement restructuré sous Christine Albanel, sans vraiment de dialogue social ce que dénonce les syndicats d’une seule voix.
Après avoir constitué un comité d’accueil sonore au ministre le 18 septembre, des syndicalistes de la CGT et de SUD accompagnants les premiers concernés, des vacataires avec quelques collègues titulaires, ont distribués le lendemain des tracts en français, anglais et espagnol aux visiteurs des grands monuments parisiens afin de leur faire visiter « l’envers du décor » de ces belles Journées du Patrimoine : Sainte Chapelle, Conciergerie, Notre-Dame de Paris, Panthéon, Arc de Triomphe.
SOUTENONS LE PERSONNEL DES MONUMENTS NATIONAUX
Une pétition circule pour dénoncer la précarité des personnels du Centre des Monuments Nationaux. Son texte de présentation est le meilleur des témoignages pour appréhender la réalité quotidienne de ces salariés « vacataires permanents » selon l’absurde expression consacrée :
www.mesopinions.com
[1] CGT Culture : www.cgt-culture.fr / SUD Culture : www.sud-culture.org / SNAC FO : www.fo-fonctionnaires.fr / CFDT Culture : www.cfdt-culture.org.
[2] Révision générale des politiques publiques au ministère de la Culture : www.rgpp.modernisation.gouv.fr.