19.06.06 | AUCUNE INSCRIPTION ne signale sa destination et les quelques personnes interrogées sur place (gardiens, point d’information sous la pyramide) sont incapables de répondre à cette demande, n’en sachant eux-mêmes manifestement rien.
Nous avons fini par interroger le Louvre par mail. Voici la réponse sibylline que nous a transmise le 19 juin Madame Aline Charretier, Chargée de la location des espaces à la Direction du développement… culturel (sic) du Musée :
« Pour faire suite à votre demande, une tente est en cours d’installation dans la Cour Carrée, pour une entreprise qui ne souhaite pas donner son nom (en effet, le lieu est tenu secret pour les invités, jusqu’à leur arrivée sur place). La tente accueillera un dîner spectacle. »
Nous savons que le Louvre, comme d’autres hauts lieux culturels nationaux louent ses espaces à des entreprises privées contre euros sonnants et trébuchants.
L’actuelle direction du Musée du Louvre est la meilleure propagandiste des vertus du mécénat tous azimuts sans que cela ne vienne en rien baisser par exemple les prix d’entrée pour le public.
Le site Internet même du Louvre, à la rubrique « Entreprises » se transforme en véritable catalogue pour VIP, vantant les mérites de ses soirées privées entre 8500 et 62 000 euros selon le nombre d’invités et l’espace loué (aucune mention, ni aucun prix pour la Cour carrée), sans oublier les visites privées des collections permanentes pouvant aller jusqu’à 44 000 euros !
Déjà, en mars 2003, une association de riverains s’était émue, relayée par Martine Billard (députée de Paris/Verts), d’une soirée privée du groupe Carrefour dans cette même Cour carrée.
On sait, par ailleurs, les privilèges octroyés aux salariés des entreprises privés mécènes dont la gratuité au Musée qui nous avait tant choqué quand l’actuelle direction du Louvre tenta de supprimer, en décembre 2004, la liberté d’accès à des publics traditionnellement bénéficiaires de par leurs professions (artistes, critiques d’art, étudiants d’art à l’étranger et enseignants). Seuls les artistes et critiques d’art ont été réintégrés dans leurs droits suite à la mobilisation à laquelle nous avons participé et dont notre site Internet garde la trace.
Aujourd’hui les intérêts d’une entreprise privée défigurant pour plusieurs jours un des plus bel ensemble architectural au monde prévalent à la transparence de l’information pour les visiteurs d’un Musée national, public depuis plus de deux siècles.
Est-ce le syndrome Da Vinci Code qui donne à la direction de ce Musée un tel goût du secret ? A qui appartient le Louvre ?