06.05.10 | RIMBAUDMANIA L’ÉTERNITÉ D’UNE ICÔNE - En un siècle, Arthur Rimbaud s’est imposé comme l’un des mythes fondateurs de la culture moderne. Sa langue, son allure, sa philosophie de la vie sont devenus modèles d’écriture, de pensée et source de création et de comportement dans le monde entier. RIMBAUDMANIA explore ce phénomène unique dans la littérature et hors de la littérature. Partant des origines, rares manuscrits et photographies, oeuvre et vie mêlées, l’exposition suit l’envol de la notoriété et de l’omniprésence de Rimbaud, des premiers cercles intellectuels à la passion populaire, par la présentation de trois cent cinquante objets, oeuvres, documents qui évoquent les domaines concernés : édition, traduction, illustration, BD, peinture, sculpture, musique classique ou rock, mode, spectacle, presse, cinéma, publicité, décoration…jusqu’à l’explosion multimédia contemporaine et l’art de rue.
L’audace de cette exposition est d’associer les arts majeurs et les arts populaires, le chef-d’oeuvre et l’objet naïf, le précieux et l’ordinaire, le poétique et le prosaïque, le luxueux et le simple, le signé, le griffé et l’anonyme… De ces confrontations jaillit la force universelle du mythe
Rimbaud. L’ensemble constitue la plus grande collection éphémère jamais
réunie autour de Rimbaud. Le poète y apparaît bien en acteur fondamental
de notre culture, engendré, magnifié, modifié par notre monde, différent certes de ce qu’il aurait peut-être souhaité de son rôle, mais toujours porteur de sens :: Dossier de presse
« JE EST UN AUTRE » a écrit Arthur Rimbaud il y a cent quarante ans. Mais pour Claude Jeancolas, le commissaire de cette fascinante exposition, nous sommes tous Rimbaud. Car c’est de cela dont elle parle, de l’appropriation par chacun d’entre nous du poète aux semelles de vent dont la premier texte publié à 16 ans le fut dans La Revue pour tous...
En introduction, quelques rares documents de sa main sont présentés religieusement - dont, pour la première fois, la lettre du voyant - sous une photographie translucide d’un bleu Klein, Rimbaud façon vitrail. Puis l’événement visuel et sonore - de salle en salle nous accompagnent récitants et chanteurs - explore le mythe, Rimbaud icône absolue de notre panthéon moderne, laïque et mécréant qui parvient à unir dans une même vénération le grand art - Picasso, Miro, Léger, Cocteau... - à l’art populaire le plus cheap, merchandising qui prend des formes inattendues : à voir le string I love Rimbaud ! Rimbaud dé à coudre, Rimbaud assiette, Rimbaud mug cohabitent avec Rimbaud haute couture, en chaise design ou tapis siglés Jean-Charles de Castelbajac. Le cinéma, le théâtre, l’opéra, le rock s’emparent du rebelle, anar divinisé. Patti Smith en pythie rimbaldienne lance en 1975 son « Go Rimbaud go Rimbaud ». A quoi répond le groupe Indochine en 2009 avec « Go Rimbaud go ».
Rimbaud est à tout le monde. Les photographes s’y regardent comme dans un miroir. Mapplethorpe ne pouvait qu’y succomber. David Wojnarowicz l’emmène à New-York, mettant en scène au quotidien des individus masqués à son effigie dont deux garçons faisant l’amour. La presse s’en nourrit à satiété, le met régulièrement en Une. Paris Match s’interroge : « Ange ou démon ? » quand le Figaro pose la question cruciale : « Rimbaud est-il mort chrétiennement ? ». Les magazines pour enfants se l’accaparent quand Gay Pied s’en délecte. Le dessin, la caricature, et la BD aussi, jusqu’au manga. Les écrivains et autres littérateurs le tordent en tous sens, le malaxent, le poétisent, le pornographient - mais que peut bien raconter cet ouvrage au titre improbable « Ardennian boy » ? - ou puisent dans son oeuvre, juste pour le titre de livres sans rapport aucun avec son univers, l’une de ses expressions culte : « Ma saison en Enfer » pour les mémoires d’un lieutenant-colonel, « Le bateau ivre » pour un pamphlet anti-Chiracien période maire de Paris...
La politique l’ingère, « Changer la vie » clame le PS, le PC l’accole à Marx sur un tee-shirt. Traduit dans les langues les plus lointaines, y compris en braille, Rimbaud continue son voyage autour de la terre comme en orbite pour l’éternité. Rimbaud muse envahissant le décor urbain depuis que Ernest Pignon-Ernest, en 1978, ouvrant la voie au street-art, couvre Charleville, ville natale du poète, de collages d’un Rimbaud en jean, sac de globe-trotter sur l’épaule. Jusqu’aux graffeurs d’aujourd’hui qui ont créé une fresque en live à l’occasion de la visite de presse de l’exposition (voir ci-dessous). Quel mystère recelle donc l’auteur des Illuminations pour inspirer ainsi tous les arts confondus ? La fascination naît sans doute de ce paradoxe qu’à son génie quasi divin - ou diabolique - il a tourné le dos très vite. En renonçant à tout ce qui fait les fondements de notre société petite-bourgeoise : honneurs, gloire, carrière, mariage, enfantement... à tout cela, il continue, à travers le temps, de faire un bras d’honneur sublime. Ce culte étrange dont il est plus que jamais l’objet - peuplé de reliques - le ferait sans doute ricaner, lui qui finit sa vie en vendant des fusils :: Bernard Hasquenoph
DATES ET HORAIRES
Du 7 mai au 1er août 2010
Du mardi au dimanche, de 13h à 19h
Nocturne les jeudis jusqu’à 21h
Fermeture les 8, 13 mai et 14 juillet
L’exposition RIMBAUDMANIA sera présentée au Musée Arthur-Rimbaud et à la Médiathèque Voyelles de Charleville-Mézières du 18 septembre au 5 décembre 2010
TARIFS
Plein tarif : 4 €
Tarif réduit : 2 €
Réservation pour les groupes, scolaires et centres de loisirs : 01 44 59 29 60
ADRESSE
Galerie des bibliothèques / Ville de Paris
22, rue Malher
75 004 Paris
Tél. 01 44 59 29 60
Mail galeriedesbibliotheques@paris.fr
Site Internet Paris www.paris.fr
Voir accès et plan ci-dessous
ORGANISATEURS DE L’EXPOSITION
Commissaire de l’exposition : Claude Jeancolas (voir ci-dessous)
Scénographie : Gaëlle Seltzer
Graphisme : Christophe Billoret
Coproduction : Paris bibliothèques / Ville de Charleville-Mézières
CLAUDE JEANCOLAS, LE COMMISSAIRE DE L’EXPO
Ecrivain et historien d’art, il a publié à ce jour dix-sept ouvrages sur Arthur
Rimbaud dont il est reconnu aujourd’hui comme un des meilleurs spécialistes.
Parmi les publications qui lui ont assuré cette notoriété : Le dictionnaire Rimbaud (Balland), Passion Rimbaud, L’oeuvre manuscrite et
Les lettres manuscrites (Textuel), Rimbaud la biographie et Vitalie Rimbaud,
pour l’amour d’un fils (Flammarion). Par deux fois il s’était déjà intéressé à l’influence universelle de Rimbaud sur la culture moderne : Rimbaud après Rimbaud, anthologie de textes d’écrivains et créateurs (Textuel) et Le regard bleu d’Arthur Rimbaud, anthologie de visions de peintres et de sculpteurs
(FVW).
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visites commentées par Claude Jeancolas, commissaire de l’exposition : samedi 22 mai à 14h30, vendredi 11 juin à 15h30, samedi 26 juin à 14h30
Le catalogue « RIMBAUDMANIA - L’éternité d’une icône » par Claude Jeancolas, préface d’Edgar Morin, Coédition Paris bibliothèques / Textuel, 320 pages, 400 illustrations, 39€
Soirée Rimbaud « Poésie is not dead » à Bibliothèque historique de la Ville de Paris le samedi 29 mai à 19 h : le comédien Denis Lavant interprètera des extraits de l’oeuvre de Rimbaud sur des compositions musicales instantanées de TV.La.Sun.Or. et de Thomas Fernier, accompagnées des projections vidéo d’Anne-Sophie Terrillon et de Christophe Acker. Coordination artistique François Massut pour Poètes dans la Ville.
Gratuit / Réservation : 01 44 78 80 50
Projection du film « Praline » (Rimbaudmania à Charleville-Mézières) en présence de son réalisateur Jean-Hugues Berrou (2006, 49 min) à la Bibliothèque Marguerite Audoux (Paris 3e) le samedi 29 mai à 16 h
Gratuit / Réservation : 01 44 78 55 20
« L’héritage de l’homme aux semelles de vent », une exploration de l’univers rimbaldien et de ses résurgences jusqu’à nos jours, par Marie Gascon, comédienne à la Bibliothèque Vandamme - Paris 14e le samedi 29 mai à 15h / Gratuit
STREET-ART
Le 6 mai à l’occasion de la visite de presse de l’exposition, une fresque a été réalisée en hommage à Rimbaud (voir photos et vidéos ci-dessous) par les artistes graffeurs suivants :
Pedro (créateur du visuel de l’affiche) http://pedrodorianblog.canalblog.com/
El Koïko son myspace
Zilda quelques oeuvres
Nice Art www.nice-art.net
Dommage qu’ils n’aient pas eu plus d’espace et qu’il n’ait pas été possible d’installer une palissade à l’extérieur comme pour l’expostion Graffiti de la Fondation Cartier. Un mur Rimbaud pour tous aurait été bienvenu.
ACCÈS ET PLAN
Métro : station Saint-Paul
Bus : 29, 69, 76, 96
Parkings payants : Place Baudoyer (Mairie du IVe arrondissement) ou Place de l’Hôtel de Ville (Mairie du Ier arrondissement)
Vélib’ : station n°3013, 36 rue de Sévigné
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