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Au Louvre la censure russe s’expose au jour

Bernard Hasquenoph |

Louvre pour tous | 30/09/2010 | 11:10 |


Ter-Oganian interdit d’exposition au Louvre entend attirer l’attention sur la détérioration des droits de l’homme en Russie qui touche aussi le monde de l’art tandis que les autorités rendent complice la France de sa censure

01.10.10 | Une dépêche AFP informait à la mi-journée que le musée du Louvre avait finalement obtenu du gouvernement russe la venue en France des oeuvres controversées d’Avdeï Ter-Oganian. Cependant l’artiste fait savoir sur son blog qu’il refuse que ses oeuvres soient exposées et il appelle les autres exposants à boycotter l’exposition par solidarité avec l’artiste Oleg Mavromatti, réfugié politique en Bulgarie qui serait menacé d’extradition. Lire ici...

Article traduit en russe ici : « Лувр оказался зажатым меж двух огней » Бернар Аскеноф
(Мы не являемся музеем Лувра, а частная ассоциация которая рассказывает о жизни музея.)

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Au Louvre ©BH

30.09.10 | A LA MI-OCTOBRE, dans le cadre de l’Année croisée France-Russie, doit se tenir au musée du Louvre, une exposition d’art contemporain russe. Cette manifestation se fait sous le commissariat de Marie-Laure Bernadac, conservatrice générale, chargée de mission pour l’art contemporain dans ce temple universel de l’art ancien. A ce titre, elle y mène depuis 2004 un travail dont il faut saluer la diversité et la subtilité, dans le respect global des visiteurs, loin du caractère massif et obligatoire de ce qui se fait par exemple en ce moment à Versailles.

Le site Artclair révélait il y a quelques jours que les tableaux de l’artiste russe Avdeï Ter-Oganian - aussi orthographié Ter-Oganyan / en russe Авдей Тер-Оганьян -, avaient été interdits de sortie du territoire par le gouvernement russe, rappelant un épisode similaire en 2007 à l’occasion de l’exposition Sots Art à la fondation privée La Maison Rouge, à Paris. A l’époque, la censure émanait du ministre russe de la Culture Alexandre Sokolov qui avait qualifié d’ordurières les oeuvres incriminées signées d’artistes qu’on retrouvera au Louvre comme les fameux Blue Noses. Depuis, le ministre jugé trop rétrograde a laissé la place à Alexandre Avdeev, francophile et ancien ambassadeur de Russie à Paris qu’on disait plus libéral (déjà dans la maison lors de l’affaire Farewell à l’époque soviétique). Aujourd’hui, celui-ci brille étrangement par son absence.

Le seul à s’exprimer publiquement est le vice-ministre de la Culture Andreï Boussyguine. L’AFP rapporte son argumentaire délivré à l’agence Interfax : « Les oeuvres d’Avdeï Ter-Oganian représentent des toiles abstraites (...) avec des inscriptions qui pourraient être comprises comme des appels à un coup d’Etat et l’incitation à la haine ethnique et religieuse » [1]. Diable ! Sur l’une d’elles, visible ici, la légende, partie intégrante de l’oeuvre minimaliste et pas très innovante, joue sur la provocation la plus basique : « Cette oeuvre appelle à commettre un attentat contre l’homme d’Etat V.V. Poutine dans le but d’arrêter son activité étatique et politique ». Deux autres, tout aussi abstraites, narguent les religions, l’une évoquant la communauté juive - « Cette oeuvre a pour but d’humilier les Russes et les Juifs » -, l’autre l’Islam. La quatrième serait une incitation à la prostitution. Des messages subversifs tellement grossiers qu’ils nous semblent à nous autres français presque potaches. Mais il en va tout autrement en Russie où l’on ne compte pas se faire humilier dans un des plus grands musées du monde.

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A gauche, Alexandre Avdeev, à Paris pour l’expo Sainte Russie ©BH

Il faut dire que l’artiste par qui le scandale arrive et dont nous reproduisons ci-dessous, traduite en français, sa lettre au Louvre in extenso est un habitué de l’agit-prop radicale. Il a fui la Russie pour la République tchèque en 1999 pour éviter procès et prison - encore ne parle-t-il pas dans sa lettre des menaces de mort qu’il a reçues - à la suite d’une performance particulièrement hard symboliquement puisqu’elle consista à briser en public et à la hache des photos d’icônes pour dénoncer l’idolâtrie religieuse et l’influence déjà grandissante de l’Eglise orthodoxe dans la société russe post-soviétique.

Si l’on peut légitimement être choqué par un tel acte, il n’en reste pas moins que risquer la prison ferme pour ce qui n’était qu’une mise-en-scène dans une manifestation artistique est insensé. D’autant que la procédure pénale s’appuyait sur un dispositif législatif que les organisations des droits de l’homme n’ont de cesse de dénoncer comme détourné de son but initial qui était de lutter contre le terrorisme pour servir le plus souvent d’outil de répression contre quiconque s’opposerait au régime et à ses puissances amies telle que l’Eglise. L’histoire de Ter-Oganian est symptomatique puisqu’elle a initié une série d’actes de censure, de menaces et de pressions à l’encontre d’artistes comme lui qui ont dû fuir à l’étranger - pour un pays censé être une démocratie, c’est plus que troublant - jusqu’à ce que des organisateurs d’expositions se retrouvent à leur tour inculpés pour les mêmes motifs. A chaque fois, sont mis en cause l’Eglise et le pouvoir qu’il n’est pas bon de critiquer.

L’EXPO DU LOUVRE, UNE INITIATIVE COURAGEUSE
On ne sait pas à qui revient, au Louvre, l’idée salvatrice d’avoir invité des artistes russes vivants, en contrepoint de la grande exposition classique consacrée à la Sainte Russie qui s’est tenue il y a quelques mois au même endroit (on peut malgré tout s’interroger sur l’absence d’une initiative semblable du Centre Pompidou). Il aura fallu au premier musée français une certaine audace quand l’on sait à quel point cette dernière manifestation, au-delà de sa grande qualité muséographique, historique et esthétique, se doublait d’un aspect diplomatique et politique que tout le monde désormais s’accorde à reconnaître - nous l’avions dénoncé pour notre part dès sa conception -, elle devait conforter le régime medvedev-poutinien et complaire à l’Eglise orthodoxe dont on connaît l’emprise grandissante sur tous les aspects de la société russe. Y compris le domaine culturel, non sans dommage pour la liberté d’expression, l’art contemporain dans ses formes les plus libres et provocantes et le sort des artistes qui viendraient s’y opposer. Comme Ter-Oganian.

Le Louvre a-t-il été consciemment au clash ? On peut se poser la question compte-tenu du profil et du parcours de l’artiste et de son statut actuel de réfugié politique. Peut-être a-t-on eu la naïveté de croire qu’il n’y aurait aucun problème, ces mêmes oeuvres ayant été présentées au musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne, et à Moscou, au Garage, un centre privé d’art contemporain [2]. Sans réaction des autorités.

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Au Louvre © Bernard Hasquenoph

A quinze jours de l’exposition, la situation semble totalement bloquée quand l’artiste interdit de séjour dans son pays et maintenant d’exposition en France profite de l’occasion pour attirer l’attention sur sa situation et sur celle de l’artiste Oleg Mavromatti réfugié, lui, en Bulgarie depuis 2000 pour à peu près les mêmes raisons, qui risque aujourd’hui l’extradition et la prison. A travers ces cas qu’on pense isolés et extrêmes, se devine une détérioration générale des droits de l’homme en Russie telle que le dénoncent toutes les organisations internationales des droits humains : Amnesty International, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Human Rights Watch.... Dans sa lettre, l’artiste appelle les autres exposants à le soutenir dans ses revendications. Son agent, le célèbre galeriste Marat Guelman, a fait savoir que sept d’entre eux étaient prêts à boycotter la manifestation française, ce qui ferait très mauvais genre.

Côté français, l’affaire a l’air plus complexe qu’il n’y paraît puisque le co-commissaire russe de l’exposition Mikhail Mindlin, directeur du Centre national des Arts Contemporains à Moscou (NCCA), affirme dans une interview à OpenSpace.ru que les autorités françaises - en l’occurence l’ambassadeur Jean de Gliniasty et le président du Louvre Henri Loyrette lui-même - ont accepté, après négociation, la décision du retrait des oeuvres de Ter-Oganian, ce que confirme le vice-ministre de la Culture à l’AFP. Mais Mikhail Mindlin va plus loin en suggérant qu’Henri Loyrette en aurait été personnellement à l’initiative. Désinformation ou réalité de tractations diplomatiques ? Toujours est-il qu’au Louvre, on se dit dans l’« embarras » et l’on donne une toute autre version de l’incident : « Le Louvre a pris connaissance de la décision du gouvernement russe de ne pas autoriser la venue en France de cette oeuvre. Il réfléchit à la suite à donner à cette décision » [3]. Point barre.

La France se retrouve prise dans ses contradictions. La realpolitik d’un côté, avec des marchés à la clef, de l’autre son aura de pays de liberté, élément que rappelle Ter-Oganian dans sa lettre. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que la France se soit montrée digne de cet héritage ces derniers mois. Ainsi, en cette année d’amitié franco-russe dans le domaine culturel, on aura vu Nicolas Sarkozy remettre, sur sa réserve personnelle, la Légion d’Honneur à Zourab Tsereteli, le pire des artistes russes, aussi médiocre que proche du pouvoir et régnant comme un empereur sur la vie culturelle russe. Celui-ci aura été omniprésent dans les manifestations en France comme il le fait dans tous les pays, suivant le pouvoir dans tous ses déplacements, manière de placer partout ses sculptures immondes et d’asseoir un peu plus sa notoriété imméritée [4].

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Au Louvre © Bernard Hasquenoph

C’est la France encore qui n’a pas hésité à vendre cette année à l’Etat russe, à un prix resté secret, un terrain parisien dans les quartiers les plus huppés, pour que celle-ci y construise un prétendu centre culturel étrangement en forme d’Eglise à bulbes. La France enfin, notre courageux ministre de la Culture Frédéric Mitterrand en tête, qui sera restée absolument muette tout le long du procès inique qu’ont eu à endurer les deux organisateurs d’une exposition contemporaine controversée en Russie, Andreï Erofeev et Youri Samodourov, pas plus soutenus d’ailleurs par la scène artistique française. Ce doit être ça l’amitié franco-russe...

« LA FRANCE A TOUJOURS ÉTÉ POUR LE MONDE UN SYMBOLE DE LIBERTÉ »

Lettre ouverte à Mme Marie-Laure Bernadac, commissaire de l’exposition « Le contrepoint Russe » par Avdeï Ter-Oganian | 26.09.10

Madame,
Je vous écris au sujet de ma participation à l’exposition « le contrepoint Russe » qui a été remis en cause à la suite, comme vous le savez, de l’interdiction par le ministère russe de la Culture d’accorder l’autorisation de sortie de mon travail.

Ce n’est pas le premier cas de réaction officielle inadéquate dans le déroulement de la vie artistique en Russie. En 1999, en raison de mon activité artistique, j’ai fait moi-même l’objet de poursuites pénales en vertu de l’article 282 (« incitation à la haine nationale et religieuse »), ce qui rend passible d’une peine d’emprisonnement de deux à quatre ans. Sur les conseils d’avocats, j’ai été contraint de quitter le pays sans attendre le jugement. Depuis plus de dix ans, je me trouve en tant qu’émigré en République tchèque, avec le statut de réfugié politique.

En 2000, un cas similaire s’est produit, en vertu du même article pénal, à l’encontre de l’artiste et cinéaste Oleg Mavromatti, qui a également été menacé d’une peine d’emprisonnement. Lui aussi a quitté le pays et vit actuellement en Bulgarie.

En 2003, au Centre Sakharov pour les droits de l’homme, les membres d’une organisation religieuse radicale ont saccagé l’exposition « Attention, religion ! » dans laquelle les artistes réfléchissaient aux relations entre art et religion. Les vandales ont été acquittés par la cour tandis que les commissaires de l’exposition Youri Samodourov et Lyudmila Vasilovskaya ont été reconnus coupables et condamnés à une amende. La troisième commissaire de l’exposition, Anna Alchuk, après avoir émigré en Allemagne, s’est suicidée.

En 2007, après la tenue de l’exposition « Art interdit - 2006 » dans le même Centre Sakharov, des poursuites pénales ont été engagées, toujours en vertu de l’article 282, contre les organisateurs Andreï Erofeev et Youri Samodourov. L’exposition présentait des œuvres de la collection « Galerie Tretiakov » d’artistes célèbres comme Ilya Kabakov, Alexandre Kosolapov et d’autres interdits d’exposer dans différents musées de Russie en 2006. Immédiatement après l’annonce d’une procédure pénale, Andreï Evrofeev a été licencié de son poste de conservateur d’art contemporain à la Galerie nationale Tretiakov, et Youri Samodourov, sous la pression des autorités, a été contraint de démissionner de son poste de directeur du Centre Sakharov. En 2010, en raison d’un soutien sans précédent et massif du public, tous deux ont été seulement condamnés à des amendes. Le procureur avait requis une peine d’emprisonnement de trois ans.

Toutes ces persécutions ont été initiées par les représentants d’organisations issues de l’aile radicale de l’Eglise orthodoxe russe, avec l’approbation du Patriarcat de Moscou, dont l’influence politique croit rapidement en Russie. Dans tous ces cas le ministère de la Culture de Russie s’est abstenu de trouver une solution.

Ce ne sont que les cas les plus forts et les plus significatifs de ce qui se passe dans le domaine de l’art, mais ils reflètent également la tendance générale d’une détérioration de la situation des droits de l’homme en Russie.

Il y a un mois dans ce même registre du droit, il s’est passé un nouvel évènement extrêmement dangereux. Le consulat russe à Sofia a refusé le renouvellement du passeport de l’artiste Oleg Mavromatti cité plus haut au motif qu’il est recherché à travers toute la Russie depuis dix ans. Son séjour en Bulgarie serait illégal. Le personnel de l’ambassade l’a informé que la question de son extradition vers la Russie était posée. En l’état actuel des choses Mavromatti risque d’être conduit en prison en attendant son procès.

Je voudrais attirer l’attention sur le fait qu’il est exposé à une menace réelle pour sa vie en raison de la spécificité du séjour en prison en Russie - les conditions de vie difficiles dans lesquelles les condamnés demeurent, l’existence brutale de relations informelles entre les détenus et la popularité grandissante, typique de ces dernières années, de l’orthodoxie dans le milieu criminel, cela est accompagné par l’influence croissante de l’église dans la vie carcérale et ce dans ses formes les plus primitives.

Mon travail, de la série « Abstraction radicale », est une réaction artistique précisément face à de telles situations. En cela, le refus du ministère de la Culture de la Fédération de Russie d’autoriser la sortie de ces œuvres - est très révélateur. C’est précisément maintenant que ces oeuvres jouent leur rôle d’indicateur en révélant les limites de la bêtise de la relation entre art et pouvoir. Par conséquent, malgré le fait que cette série soit produite en édition limitée, je refuse l’idée de les réimprimer directement en France.

Je ne veux pas participer à l’étouffement de la nouvelle manifestation d’un conflit profond qui existe de longue date.

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de refuser de participer à cette exposition si, du côté russe, ces deux exigences ne sont pas satisfaites :
1. Mon travail doit sortir légalement de Russie.
2. Le Ministère des affaires étrangères doit renouveler le passeport d’Oleg Mavromatti.

J’ai publié une lettre ouverte à tous les participants de cette exposition en leur demandant de soutenir ces revendications et, au cas où elles ne seraient pas satisfaites, de boycotter l’exposition. J’espère que mes collègues vont me soutenir.

Je suis vraiment désolé que ma prise de position publique menace et puisse perturber la tenue de l’exposition. Je tiens donc sincèrement à m’excuser auprès de vous et vos collègues. Je tiens à souligner qu’exposer au musée du Louvre représente pour moi et mes collègues un immense honneur.

Je n’ai absolument aucune grief à votre égard en tant que conservateur, ainsi qu’à l’encontre de l’ensemble de vos collègues français et russe directement impliqués dans l’organisation de l’événement.

Mais pour moi c’est le seul moyen d’attirer l’attention du public en Europe et en Russie sur les problèmes décrits plus haut et d’influer sur l’issue de la situation critique d’Oleg Mavromatti. Je suis convaincu que mes exigences ne sont pas irréalistes et sont totalement justes. Ces revendications s’adressent exclusivement aux autorités russes.

J’espère que vous comprendrez le sens de ma démarche. Après tout, la France, a toujours été pour le monde un symbole de liberté.

Je vous prie de bien vouloir vous associer aux revendications ici présentées et d’adresser une demande officielle au Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie à Moscou.

Sincèrement,
Avdeï Ter-Oganian

Merci à Gilda Guegamian pour la traduction
Texte original sur le blog de l’artiste : "Открытое письмо Куратору выставки « Русский контрапункт » Мари-Лор Бернадак


L’AFFAIRE VUE DE RUSSIE (EN RUSSE)


:: Bernard Hasquenoph |

:: Louvre pour tous | 30/09/2010 | 11:10 |

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MUSÉE DU LOUVRE (Paris I°)
« Contrepoint, l’art contemporain russe – De l’icône à l’avant-garde en passant par le musée »
Louvre médiéval (sous-sol) et jardin des Tuileries - avec AES + F Group, Yury Albert, Blue Noses Group, Erik Boulatov, Alexander Brodsky, Olga Chernysheva, Dubossarsky & Vidogradov, Dimitry Gutov, Emilia et Ilya Kabakov, Alexei Kalima, Komar & Melamid, Valery Koshlyakov, Yury Leiderman, Diana Machulina, Igor Makarevich et Elena Elagina, Andrei Monastyrsky, Pavel Papperstein, Avdei Ter-Oganyan, Vadim Zakharov

- Commissariat : Marie-Laure Bernadac assistée de Pauline Guelaud
- Organisateurs : Louvre, Centre national d’Art contemporain de Moscou (NCCA), Stella Art Foundation
- 15 octobre, 18h30, auditorium, gratuit : débat « La scène conceptuelle russe et après » avec Emilia & Ilya Kabakov et Yury Leiderman et les historiens de l’art Margarita et Victor Tupitsyn
- Catalogue de l’exposition, co-édition avec Beaux-Arts, français/russse, 15€
Dates : 14 octobre 2010- 31 janvier 2011
Tarifs : compris dans le billet d’entrée du musée
Site Internet : cliquez ici


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NOTES

[1] « Les toiles interdites d’exposition au Louvre incitent à la violence, selon Moscou » AFP | 29.09.10.

[2] Dans un texte signé de son nom qui circule sur le Net, Mikhail Mindlin, co-organisateur russe de l’événement, accuse Marat Guelman, l’agent de Ter-Oganian, d’avoir abusé Marie-Laure Bernadac en lui faisant accepter des oeuvres sans qu’elle en comprenne les légendes, ne lisant pas le russe. On a tout de même du mal à croire cette version, M.L. Bernadac ne pouvant ignorer le statut de réfugié politique et le sens de la provocation de l’artiste. A suivre...

[3] « Oeuvre bloquée par la censure russe : »embarras« du Louvre » AFP | 28.09.10.

[4] La position deTsereteli va peut-être être remise en cause maintenant que son mentor, le maire de Moscou Iouri Loujkov, a été démissionné par le président Medvedev, lequel Lojkov qui a régné sur la capitale pendant 18 ans en parfait autocrate - on retiendra sa totale homophobie, interdisant systématiquement toute Gay Pride, avec insultes et envoi des policiers contre les quelques courageu-x-ses manifestant-e-s - vient maintenant accuser ceux qu’il adulait de pratiques staliniennes, ce qui ne manque pas d’ironie. Mais Tsereteli qui a su plaire à tous les régimes, de Staline à Poutine, a plus d’une corde à son arc. A noter tout de même le musée d’art contemporain de Moscou qu’il a créé et qui est dirigé par son fils dans lequel on peut voir des expositions d’art contemporain. Tsereteli a réussi à refourguer, grâce à l’année France-Russie, l’une de ses sculptures à la France, en l’occurence les 4 Mousquetaires offerte au sénateur Aymeri de Montesquiou, descendant de D’Artagnan qui en a fait lui-même don (ou s’en est débarrassé) à la ville de Condom, l’une de ses pratiques faute de trouver des acheteurs. Cet ensemble particulièrement laid avait été présenté à l’exposition officielle de la Russie au Grand Palais en juin 2010.



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« La fonction du musée est de rendre bon, pas de rendre savant. » Serge Chaumier, Altermuséologie, éd. Hermann, 2018
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