19.03.2008 | A LA MI-MARS, durant trois jours, Stanislas de Laboulaye, ambassadeur de France en Russie, se rendait à Vladivostok, dans la région du Littoral, à l’extrême orient de cet immense pays, pour inaugurer les bâtiments de l’Alliance Française ouvert en juillet 2007, en vue de « favoriser le développement des relations culturelles et éducatives entre la région et la France ».
A cette occasion, entre un concert, une conférence de presse et la cérémonie d’inauguration, l’ambassadeur rencontra Sergueï Darkine, gouverneur de la région et plusieurs recteurs d’Université. Mais ce que ne précise pas son agenda officiel [1], c’est qu’il rendit également visite, accompagné de plusieurs de ses collaborateurs, à l’archevêque Benjamin de Vladivostok et de Primorsk, dans les locaux de l’administration diocésaine, précise un communiqué de l’Eglise orthodoxe russe de France.
L’archevêque, saluant la création du centre culturel français, en a profité pour « racont[er] à l’ambassadeur de France l’histoire de la renaissance de la foi orthodoxe dans cette région », déclarant : « Nous oeuvrons tous aujourd’hui à la renaissance spirituelle de la Russie... ». L’ambassadeur s’est empressé d’inviter l’homme d’Eglise, en France, à l’occasion de l’exposition SAINTE RUSSIE, prévue au Louvre au printemps 2010, dont il lui a présenté le projet.
On a ici un signe de plus de l’instrumentalisation d’une exposition à venir, d’art ancien, dans le premier musée national public français, à des fins idéologiques et politiques, aussi bien par l’Etat français que par l’Eglise orthodoxe russe dont on connaît la proximité avec le pouvoir politique et le discours ultra-réactionnaire.
Pour plus d’infos, lire notre article : « Le Louvre à genoux devant la Sainte Russie ».
[1] L’agenda de l’Ambassadeur en ligne ne précisait pas sa visite à l’homme d’Eglise. Par contre, à son retour, un article mis en ligne sur le site de l’Ambassade, accompagnée d’une photo, mentionnait cette visite sans autre précisions.