APPEL À RASSEMBLEMENT VENDREDI 14 MAI, 13H, CENTRE POMPIDOU
par l’Intersyndicale de la BPI du Centre Pompidou
Rendez-vous devant le guichet de poste à l’intérieur du Centre, Forum, niveau 0, accès gratuit > + d’infos
11.05.10 | INCOMPRÉHENSIBLE. Et quel signe alors qu’on inaugure dans le même temps le Centre Pompidou-Metz, vanté comme un exemple de service public à l’image de sa maison mère !
Le Centre Pompidou parisien s’apprête de façon imminente à fermer son bureau de poste au design multicolore manifestement signé Ruedi Baur qui s’intégrait harmonieusement à son Forum, niveau 0, imaginé en son temps comme une place de village par l’architecte Renzo Piano (lire ici). Il rendait bien des services ce guichet pour un établissement qui revendique cinq millions de visiteurs par an, de toutes nationalités : retrait d’argent, affranchissement Libre Service, vente de timbres au comptoir et oblitération de cartes postales au cachet du Centre, manière de faire rayonner l’institution culturelle française dans le monde entier. Le service était tout autant utile pour les mille cents salariés permanents de l’établissement, plus quelques centaines autres de passage.
DOUBLE RESPONSABILITÉ
La décision incomberait à la direction de la Poste qui, obnubilée qu’elle est par ses exigences de rationalisation, en oublie sa raison d’être de service au public. La preuve. A un endroit de Paris, capitale de la France, qui reçoit la terre entière ! Devant un loyer parait-il exorbitant et non négociable réclamé par l’administration de Beaubourg - les commerçants devrions-nous dire -, la Poste, sans état d’âme, a donc décidé de plier bagage. Abandonnant ses petits camarades : la boutique Printemps Design, la librairie Flammarion, le café Mezzanine... Le plus dingue est que la direction du Centre Pompidou qui dit placer le public au coeur de sa stratégie d’accueil n’y rien trouve à redire et laisse faire. Aucune exception, ni traitement de faveur. Un service public chassé par un autre service public, a-t-on jamais vu ça ? Ultra-régression... Dreamlands...
La nouvelle courait depuis quelques temps dans les tuyaux de la Raffinerie. Une pétition avait même circulé parmi le personnel et recueilli plusieurs centaines de signatures, avant d’être adressée à la direction du Groupe La Poste. Sans réponse ni résultat. Une première date de fermeture avait été fixée au 31 décembre 2009, puis reportée fin juin 2010, sursis sans doute dû à une simple question administrative. Pour finalement se précipiter ces jours derniers puisque l’unique salariée de ce service, là depuis dix-neuf ans, a appris il y a une semaine, juste en rentrant de vacances, que son bureau allait fermer définitivement le vendredi 14 mai 2010 ! Elle a elle-même proposé de baisser le rideau dès demain, 12 mai, pour faire les cartons. Ensuite, elle sera reclassée ailleurs, dans la grande famille de la Poste. Bonne chance. A moins que...
LA POSTE DU MUSÉE DU LOUVRE MENACÉE
Que compte mettre à l’emplacement de la poste supprimée la direction du Centre Pompidou ? Mystère. Une boutique de luxe autant inutile que ruineuse comme Ladurée au Château de Versailles ? ou peut-être bien un McDonald’s comme au Louvre. Que la place de village se transforme peu à peu en centre commercial, il n’y aurait rien d’étonnant. Louvre dont la Poste serait également menacée du fait des travaux prévus prochainement dans le Carrousel, dépendance de l’établissement public, en vue du réaménagement global de l’accueil du musée. La direction du Louvre aurait décidé de déplacer le bureau de poste à un endroit jugé inapproprié par le groupe. Pas assez rentable. Donc exit.
Là encore, les millions de touristes pourront se tamponner ou errer dans Paris à la recherche d’un timbre. Une stratégie touristique comme une autre. Un accueil à la française. Pendant ce temps-là la Poste annonce qu’elle ouvre un bureau pour deux jours... dans le gouffre de Padirac.