03.12.10 | OPÉRATION ORSAY COMMONS - Nous nous associons à l’appel d’un collectif de jeunes créatifs lancé sur Facebook (voir communiqué ci-dessous) qui propose une action contre l’interdiction imposée aux visiteurs du musée d’Orsay de prendre photos et vidéos tant des oeuvres que du bâtiment lui-même.
Par cette disposition récente de son règlement, le musée d’Orsay se referme sur lui-même et s’inscrit à contre-courant de notre époque. La prise de vue, facilitée par les avancées technologiques et la miniaturisation des appareils photos intégrés jusque dans les portables, fait désormais partie du mode de vie contemporain, surtout chez les jeunes, public tant recherché par les musées.
Les établissements culturels cherchent aujourd’hui à tisser des liens de plus en plus étroits avec leurs usagers, en organisant par exemple des concours photos comme au Château de Versailles ou au Muséum de Toulouse. Le partage et la diffusion des images, via les blogs et les réseaux sociaux dans le monde entier, s’inscrit évidemment dans cette volonté d’ouverture et de démocratisation. Faire des photos dans un musée, que ce soit en touriste en amateur ou pour études, est une manière de s’approprier l’art, de faire circuler les oeuvres et de faire connaître autour de soi les musées, de les faire respirer au-delà des murs. Le Louvre a voulu interdire les photos dans sa partie la plus fréquentée, avant d’y renoncer devant l’impossibilité d’empêcher ce geste devenu allant de soi.
A cela, vient s’ajouter une question de droit. Les oeuvres présentées dans les musées nationaux appartiennent à tous. La RMN l’a rappelé dans un article du Parisien : « Lors des grandes expositions, nous empruntons des œuvres qui ne nous appartiennent pas ; dans ce cas-là, bien évidemment, les photos sont interdites. Mais les collections nationales publiques, qui sont la propriété de l’Etat ou de la municipalité, appartiennent à chacun » (LE PARISIEN | 04.07.10).
Patrick Beaudouin, député UMP du Val-de-Marne, a interpellé de ce point de vue Frédéric Mitterrand en juin 2010 à l’Assemblée nationale. Six mois, plus tard, on attend toujours la réponse du ministre de la Culture !
Le livre d’or virtuel du musée d’Orsay s’est recouvert, sur plus de 17 pages, d’un nombre très important de plaintes, montrant l’hostilité majoritaire des visiteurs. Saluons au passage l’absence de censure du musée et continuons à y laisser des messages.
Enfin la section CGT du musée d’Orsay s’est également insurgé contre cette interdiction, même si la direction de l’établissement s’est servi, en interne, de manière assez démagogique des salariés pour imposer la mesure en leur promettant ainsi plus de tranquillité. Si nous sommes les premiers à défendre de meilleures conditions de travail pour les employés des musées, la question est de savoir à qui un musée est-il destiné si ce n’est à ses visiteurs ?
Nous pensons que la direction du musée d’Orsay en justifiant officiellement sa décision par la volonté légitime d’améliorer le confort des visiteurs se trompe de réponse. Ce ne sont pas les prises de vue (sans flash évidemment) qui créent une gêne mais l’obstruction de certaines salles par la foule, donc de sa régulation. A moins que le but inavoué soit de vouloir obstruer la boutique du musée et d’augmenter ainsi la vente de cartes postales...
Lire notre article plus complet : « Le musée d’Orsay interdit les photos ».
"OrsayCommons est une performance pro-photo, pro-remix et pro-domaine public au musée d’Orsay. Cette performance est organisé par des artistes et des amoureux de la culture libre.
Rendez-vous : Dimanche 5 décembre 11h30 - démarrage à 12h00. Allée principale du musée.
ORSAYCOMMONS
Le British Museum fait, finalement, un partenariat avec Wikipédia. Orsay
prend le chemin inverse : NO PHOTO. Il y a un parallèle assez troublant. Les décisions sont à l’opposé en terme de vision de la mission du musée.
Des dizaines de visiteurs entrent au musée d’Orsay. Ensemble, ils sortent
leurs appareils photos, leurs iPhones, leurs Androids et partagent les
photos en temps réel via Twitter, Flickr, Facebook. Les images débordent de partout sur le web, elles construisent un double numérique de la performance collective. L’interdiction de prendre des photos est rendue ridicule et ineffective. Prendre des photos lors de OrsayCommons est un acte collectif, quotidien, joyeux, réflexe, réfléchi, sérieux, pas sérieux. OrsayCommons montre que le musée est aussi un terrain de remix culturel.
POURQUOI PARTICIPER À ORSAYCOMMONS ?
Parce que nous aimons les musées, que nous aimons l’art, nous aimons
prendre des photos et que nous aimons que la culture soit partagée.
Parce que nous sommes en colère que des institutions publiques
s’approprient des œuvres dont elles sont dépositaires pour l’ensemble de la
société.
Parce que nous ne voulons pas d’un musée mausolée, où les visiteurs
circulent comme des robots dans les allées.
Parce que nous voulons un musée vivant, en lien avec son époque.
COMMENT PARTICIPER À ORSAYCOMMONS ?
Rendez-vous ce dimanche, 5 décembre, au début de la grande allée
principale du musée d’Orsay — l’entrée est gratuite le premier dimanche du
mois, mais attention à la queue.
Soyez là vers 11h30 pour un démarrage à 12h00 pile
MATÉRIEL
Venez avec votre iPhone / Android, équipé d’application pour envoyer
les photos directement sur Flickr, Twitter, Facebook, etc.
Venez avec votre appareil photo numérique — ou argentique !! :-)
Venez avec votre ordinateur portable et votre clef 3G, pourquoi pas
Sur place, soyez courtois, respectez le lieu ainsi que les autres
visiteurs. Et les gardiens ne sont pas vos ennemis, loin de là !
Si on vous demande de rangez votre appareil, indiquez simplement que vous prenez des photos dans le cadre de OrsayCommons, une performance artistique collective pro-photo, pro-remix et pro-domaine public.
Donnez votre vision personnelle sur l’interdiction de prendre des
photos à Orsay, pourquoi elle est mauvaise pour les visiteurs, les
étudiants, les amateurs, les enseignants, et pour le musée lui
même. Chacun a une perspective spécifique.
Donnez aux gardiens le maximum d’opportunités de vous laisser continuer
à prendre des photos sans pour autant paraître ne pas faire leur travail.
Faites en vos alliés par l’humour, la discussion, le partage de
l’amour des musées et des œuvres :-)
Tweetez vos photos avec le tag #orsaycommons
La performance durera 30 à 45 minutes, et ensuite chacun sera libre de
continuer sa visite selon son goût. "
05.12.10 | COMMENT DÉFIGURER UN MUSÉE ? En plaçant des panneaux d’interdiction tous les cinq mètres, c’est du meilleur effet.
espèrons que ces avancées donnerons des idées aux musées italiens souvent arqueboutés sur ces interdictions avec pour résultant qu’on peut par exemplz photographier un original de guido reni au louvre alors que photographier sa copie en italie est interdit
Vous est-il venu à l’idée que ceux qui se plantent devant une toile, smartphone à la main, pour la photographier sans la regarder, juste pour dire « j’y étais » gâchaient la visite des amateurs d’art ?
Vous en savez quoi de la motivation de « ceux qui... », vous le « vrai » amateur d’art ?
vous est-il venu à l’idée que la lumière émise par les appareils de photographie pouvait à la longue abimer les toiles ? je n’ai pas l’impression.
Vous est-il venu à l’idée que si la chose était si grave, la photo serait interdite dans tous les musées ? Je n’ai pas l’impression. Sans compter les éclairages, la lumière du jour...
j’approuve à 99.99 % votre démarche, à 100 % si vous incluez tous les musées de France et d’ailleurs. Je souhaite même participer à vos actions ...
Pour info, voici quelques grands musées de ma connaissance qui ont autorisé puis interdit les photos : Le Louvre, Le Prado à Madrid, les Offices à Florence, la galerie Borghese à Rome ... et j’en oublie
Pour moi, 2 raisons expliquent les décisions des musées :
limiter le temps de présence des visiteurs dans les musées (il est vrai que certains musées sont quasi saturés).
obliger les visiteurs à acheter cartes postales (1.10 € la carte, c’est du vol) et bouquins dans les librairies des musées (je boycotte les librairies des musées interdisant la photo ... c’est une action qui pourrait être mise en avant).