26.12.08 | JEAN-JACQUES AILLAGON, président de l’établissement public du château de Versailles, pensait en avoir fini. Que nenni. Chez les Bourbons, on est têtu. Un prince, ça ne s’avoue pas vaincu.
La veille de Noël, Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme était débouté comme un vulgaire manant par le tribunal administratif de sa requête contre la gentillette exposition Jeff Koons Versailles « pour profanation et atteinte au respect dû aux morts ». Le lendemain, peut-être inspirée par le deux mille huitième anniversaire de la naissance du divin chérubin, Son Altesse Royale annonçait son intention de saisir le Conseil d’Etat pour répondre à « cette question du droit au respect des morts qui intéresse tous les humains », en l’occurence lui-même. Un tel jusqu’au boutisme aveugle laisse perplexe.
En saisissant « l’ancien conseil du roi » (sic) comme croit devoir le préciser le communiqué émanant une fois de plus de l’obscure « Coordination défense de Versailles » animée par un Arnaud-Aaron Upinsky de plus en plus acharné, le prince croit-il seulement à une chance de succès ?
Ne cherche-t-on pas plutôt, au travers une personne à la généalogie prestigieuse, à donner une visibilité à une croisade aux arrière-pensées réactionnaires ? En fustigeant l’Art contemporain, symbole honni d’une prétendue décadence des moeurs, ne cherche-t-on pas à réveiller un ordre moral et esthétique perdu si tant est qu’il ait existé ? La contre-Révolution n’est pas encore morte, elle bouge encore.