23.12.08 | L’ÉDITION DU PARISIEN YVELINES de ce jour s’ouvre en Une sur un article de Matthieu Suc concernant la fin de la gratuité des jardins de Trianon au Domaine de Marie-Antoinette depuis le 1er novembre. Le titre en est évocateur : « Les promeneurs passent à la caisse » et nous cite largement.
Dommage pourtant qu’on ne nous ait pas appelé directement car, manifestement (mal)informé par la direction du château, le journaliste écrit qu’« il s’agit d’un retour à la normale. L’accès au domaine de Marie-Antoinette avait été rendu gratuit, pendant l’hiver 2007-2008 du fait de la fermeture, pour travaux de rénovation, du Petit Trianon ». Effectivement, mais ce que garde bien de lui préciser Jean-Jacques Aillagon, président des lieux, c’est qu’avant la création du « Domaine de Marie-Antoinette » sous l’ère Albanel en juillet 2006, ces jardins étaient gratuits depuis des décennies si ce n’est depuis toujours ! Et ouverts le matin comme ce n’est plus non plus désormais le cas. Un peu bête pour des jardins, non ?
M. Aillagon, pour justifier le caractère payant récent de cet espace indique que « les jardins et le domaine ne sont pas de simples lieux de promenade, ce n’est pas un espace naturel, cela nécessite un entretien particulier ». Merci, nous savons ce qu’est un jardin. Bien entendu que cela nécessite de l’entretien mais tout autant qu’une multitude de jardins et parcs en France comme par exemple ceux du Luxembourg ou des Tuileries, à Paris, qui, loin d’être négligés, restent, pour autant, gratuits tout en étant respectés.
La suite de l’article confirme, en nous citant, qu’on a bien ici affaire à « un espace artificiel créé à des fins uniquement mercantiles » comme refuse de le reconnaître obstinément le patron de la PME Château de Versailles comme l’avait appelé en son temps Christine Albanel. Le site génère 1,5 million d’euros de recettes pour 700 000 visiteurs par an, là est la clef. Il n’y en a pas d’autres mais visiblement c’est une réalité difficile à assumer pour les dirigeants de l’établissement. Il faut dire que c’est un peu contraire à leur mission de service public et à la démocratisation culturelle tant vantée. Et notre demande ne doit pas être si extravagante que cela puisqu’elle est aussi bien partagée par le maire de Versailles, François de Mazières, qui est intervenu auprès de M. Aillagon à ce sujet que par des conseilleurs municipaux de gauche.
Enfin, l’article se termine par l’évocation d’Anne qui a l’habitude de venir le midi courir dans les jardins. Anne, contrairement à ce qui est indiqué, ce n’est pas 20€ qu’il vous faudra débourser désormais pour acquérir une carte d’abonnement annuel au « Domaine de Marie-Antoinette » mais 30€ depuis aujourd’hui justement. Soit une augmentation de 50%. Encore un détail que J.-J. Aillagon a omis d’indiquer au journaliste.
Lire aussi « Le maire de Versailles cause Trianon avec Aillagon »
:: Bernard Hasquenoph / Louvre pour tous | 23.12.08
ENVOYEZ UN MAIL DE PROTESTATION AU CHÂTEAU
Nous vous proposons d’envoyer un message de protestation à la présidence du Château de Versailles en cliquant sur le mail suivant presidence@chateauversailles.fr
Vous pouvez aussi faire un copier du texte ci-dessous pour le coller dans le corps de votre mail, ou vous en inspirer :
Madame la Présidente,
J’apprends que les jardins de Trianon sont devenus payants aussi à la basse saison et inacessibles le matin depuis le 1er novembre 2008.
Je vous demande de rétablir la gratuité d’accès à ces jardins, toute l’année et toute la journée, pour le bénéfice de tous.
Je vous prie, d’agréer, Madame la Présidente, mes salutations distinguées.
RÉPONSE STANDARD DU CHÂTEAU
Voici la réponse que vous recevrez certainement de la Direction du développement culturel du château. Si vous recevez une réponse différente, n’hésitez pas à nous la transmettre à info@louvrepourtous.fr :
"Chèr(e) M...,
M. Jean-Jacques Aillagon, Président de l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles, a pris connaissance de votre courriel avec la plus grande attention et nous a prié de vous répondre, afin de porter à votre connaissance quelques informations au sujet de l’accès payant au Domaine de Marie-Antoinette.
En effet, le Domaine de Marie-Antoinette est fermé à la visite libre depuis le 1er novembre 2008 de façon permanente mais demeure ouvert après acquittement d’un droit d’entrée de 5 € offrant aussi l’accès au Grand Trianon et à l’ensemble des jardins en cette période de basse saison avec une entrée unique pour le Domaine de Marie-Antoinette, située au Petit Trianon [de 12 h à 17h (dernière admission)] puis en Haute Saison du 1er avril au 31 octobre sur la base d’un tarif de 9 € et avec deux points d’entrée, le 1er à la ferme côté Hameau de la Reine et le 2ème au Petit Trianon de 12h à 19h00 (18h pour les parties intérieures), comprenant la visite des châteaux de Trianon et du Hameau de la Reine avec la possibilité de visiter aussi le petit théâtre de la Reine, le pavillon français, le belvédère, la grotte, le rocher et la laiterie de propreté.
Notre commentaire : Des lieux visitables ? Pas vraiment. Le théâtre de la Reine, le pavillon français, le belvédère et la laiterie sont seulement visibles depuis leur seuil. Pour une visite du théâtre de la Reine, il faudra vous acquitter du tarif supplémentaire en visite-conférence (14€50 sans droit de visite du Domaine entier, 7,50€ avec droit d’entrée). La grotte est accessible selon les aléas de la météo. Le Rocher est un circuit intégré aux jardins.
Nous nous permettons de souligner la qualité et l’envergure des travaux de restauration réalisés tant sur le patrimoine bâti que sur le patrimoine végétal, restitué dans l’état où il était à la veille de la Révolution et formant un ensemble muséographique nécessitant sa préservation ayant entraîné la mise en place de ces nouvelles dispositions d’ouverture.
La restauration du Parc du Château rendue nécessaire par l’âge des arbres avait démarré en 1990, quand la tempête de 1999 vint accélérer les travaux, notamment sur le secteur des Trianons gravement endommagé. Ceux du jardin anglais initialement échelonnés sur trente ans furent ramenés à quelques années, sa destruction ayant été presque totale. Il fut décidé de lui redonner l’apparence qu’il avait au temps de la Reine. Sur la base de documents d’archives, les travaux durèrent de février 2002 à avril 2004. Le financement de l’ensemble de ces restaurations releva de subventions d’Etat. Suite à la tempête de 1999, il fut également fait appel à la générosité du public et au mécénat.
Les restaurations du patrimoine bâti, dans ce secteur, relève, à notre connaissance, uniquement du mécénat privé donc ne coûte rien à la collectivité : le petit théâtre de la Reine (World Monuments Fund France) ; le Petit Trianon, le Pavillon Français, le Belvédère, le Rocher (Société Montres Breguet) ; la Grotte (Friends of Vieilles Maisons Françaises) ; restitution du Pavillon Frais (The American Friends of Versailles).
On attend toujours la preuve de frais d’entretien supplémentaires depuis la fin de tous ces travaux.
Nous tenons également à vous préciser que l’Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles ne reçoit pas de subvention de fonctionnement de la part de l’Etat et que c’est donc le produit de ces visites qui finance l’entretien du site et l’accueil du public.
S’il est exact que l’établissement du Château de Versailles est tenu de financer son fonctionnement (salaires, entretien, réparation, information du public…) sur ses ressources propres (billetterie, location d’espaces, concessions commerciales, mécénat), l’Etat le subventionne pour financer ses investissements (enrichissement des collections, travaux, restaurations…), notamment au travers de l’important programme du Grand Versailles (100 millions d’euros).
Conscients des problèmes que ce dispositif peut occasionner aux riverains, nous vous rappelons par ailleurs qu’un abonnement de 20€ (30€ au 23/12/08) - Pourquoi cette augmentation de 50% ? - permet aux visiteurs d’accéder en toute saison à ce musée de plein air et aux Châteaux des Trianon. Enfin nous vous précisons que nous appliquons un tarif réduit à partir de 17h en haute saison et que de même qu’au Château, les jeunes de moins de 18 ans sont exonérés de droit d’entrée tout comme les jeunes de moins de 26 ans détenteurs de la carte Imagine R.
Encore heureux !
En espérant que ces éléments de réponse vous donneront satisfaction, veuillez agréer, chèr(e) M…, nos salutations les meilleures.
Denis Verdier-Magneau
Directeur du développement culturel"
Bonjour,,
j’ai vécu à Versailles toute mon enfance, j’ai toujours été me promené gratuitement, je trouve un scandale que vous fassiez payé les jardins au Versaillais ainsi qu’à tout le monde
Merci de laisser les parcs gratuits du chateau, pour les chevaliers, les enfants, les étudiants, les anciens versaillais, les personnes agées.
bien cordialement
Madame OTT Ancienne versaillaise
je suis né à Versailles,étant jeune nous jouions dans le hameau de la Reine ouvert GRATUITEMENT toute l’année.... c’est lamentable d’etre obligé de payer pour accéder à ce site.
Vrai le prix est decevant et les heures d ouverture encore plus
La ferme du hameau de la Reine, c’était l’endroit où les petits citadins pouvaient voir en vrai leur premières vaches, cochons, anes, canards et poules. C’est devenu une machine à fric, dont l’entrée est plus chère que le Louvre, et qui n’est meme pas gratuit le premier dimanche du mois.