13.05.11 | DANS UN COMMUNIQUÉ, la Fédération de Paris du Parti radical de gauche (PRG), qui fait partie de la majorité municipale, s’insurge contre la présence des « gigantesques bâches publicitaires » sur plusieurs monuments de la capitale : musée d’Orsay, musée du Louvre, Conciergerie. Un phénomène récent que nous décrivions, en mars, dans notre article « Paris, panneau publicitaire ». Le PRG estime « que les monuments classés n’ont pas vocation à devenir des espaces publicitaires » et dénonce une « privatisation de l’espace public ». La Fédération annonce qu’elle demandera au Maire de Paris, lors du prochain Conseil de Paris (probablement lundi 16 et mardi 17 mai), de saisir le Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand pour limiter par la loi, et non interdire, ce qui reste ambigu, le déploiement de ces bâches. En effet, la Ville de Paris ne peut, légalement, pas grand chose contre la présence de ces publicités géantes malgré son propre règlement local de publicité (RLP), cette dérogation à l’article L 581-2 du code de l’environnement ayant été rendu possible par un décret paru en 2007 sous le mandat ministériel à la Culture de Renaud Donnedieu de Vabres.
En janvier dernier, fataliste, Danièle Pourtaud, adjointe de Bertrand Delanoë chargée du Patrimoine et présidente de la commission publicités et enseignes, déclarait au Monde, à ce sujet : « Les bâches sur les bâtiments classés ne sont pas du ressort du règlement local de publicité de Paris. L’Etat a décidé d’autoriser cet affichage publicitaire par décret. La loi s’impose. Nous ne pouvons rien faire ». Les protestations du PRG rejoignent donc aujourd’hui celles de Jacques Boutaut, maire (Verts) du 2e arrondissement qui, dans ce même article, se montrait plus combatif : « L’Etat s’affranchit des règlements locaux en autorisant par décret des bâches qui dénaturent le paysage. Elles agressent les Parisiens et les visiteurs. On peut admettre un logo sur une bâche pour une entreprise prête à financer une rénovation. Là, ce n’est pas du mécénat, simplement de la publicité. L’Etat organise son propre affaiblissement au profit du secteur privé » [1]. Ces prises de position, à notre avis salutaires, ne doivent pas masquer les tensions qui existent à Paris quant à la révision en cours de son propre RLP qui, selon ce compte-rendu de J. Boutault datant de février, risque d’aboutir à un règlement en net recul par rapport à sa version précédente.
Dans son communiqué, le PRG demande, en outre, que le Maire de Paris soit « systématiquement consulté au préalable quant à l’emplacement de ces bâches sur quel que monument ou établissement public que ce soit à Paris ».
Le PRG de Paris est présidé par Jean-Bernard Bros, adjoint au maire chargé du tourisme et des nouveaux medias locaux. Ce parti, dans la capitale, compte une dizaine d’élus dont trois siègent au Conseil de Paris : son président (XIII°), Laurence Goldgrab (XVIII°) et Gilles Alayrac (XV°).
COMMUNIQUÉ DE LA FÉDÉRATION DE PARIS DU PARTI RADICAL DE GAUCHE
Paris, le 12 Mai 2011
Les monuments historiques classés ne sont pas des supports publicitaires !
Depuis quelques mois, de plus en plus de gigantesques bâches publicitaires prennent place sur les monuments historiques Parisiens : elles défigurent Paris et sont choquantes à la fois pour les Parisiennes et les Parisiens mais aussi pour les millions de visiteurs que compte notre capitale.
Le musée d’Orsay, le Louvre ou la Conciergerie sont les supports de gigantesques campagnes d’affichages, comme en témoigne la récente campagne Dior sur les murs du Palais de Justice actuellement remplacée par une publicité pour l’IPAD 2.
Nous, élus Radicaux de Gauche et citoyens parisiens, considérons que les monuments classés n’ont pas vocation à devenir des espaces publicitaires.
Ces bâches publicitaires constituent une vraie privatisation de l’espace public. Le service public doit être le seul garant de la préservation du patrimoine et les ravalements des immeubles ne doivent pas avoir pour contre partie la défiguration de la ville.
Paris se doit de suivre l’exemple d’autres grandes villes européennes, telles que Venise, qui ont d’ores et déjà fait le choix de prohiber tous dispositifs publicitaires sur les monuments et sites classés.
Ainsi, lors du prochain Conseil de Paris, nous demanderons au Maire de Paris de saisir le Ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand concernant le décret de 2007 introduit à l’article L 581-2 du code de l’environnement par Renaud Donnedieu de Vabres, permettant l’installation de bâches publicitaires sur les monuments historiques, afin que leur déploiement soit limité.
Le PRG demande également à ce que le Maire de Paris soit systématiquement consulté au préalable quant à l’emplacement de ces bâches sur quel que monument ou établissement public que ce soit à Paris.
La Fédération de Paris du Parti Radical de Gauche
J’ai vu ça lors de mon dernier voyage à PAris, c’est honteux, les monuments publics n’ont pas vocation à être des supports publicitaires.Ou peut-on trouver une pétition ? A bientôt Josiane
[1] « La publicité s’installe sur les monuments » par Florence Evin et Laurence Girard, LE MONDE | 26.01.11.