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MuséoParc Alésia, les Jeux olympiques à la campagne

Bernard Hasquenoph | 21/05/2024 | 14:29 |


Dédié à l’histoire d’Alésia, dans le lieu précis où se déroula le siège victorieux des Romains contre les Gaulois, le complexe culturel propose une exposition sur l’origine antique des Jeux olympiques. A la mi-juillet, il aura l’honneur de recevoir la flamme. Un événement pour ce coin de ruralité de Côte-d’Or.

21.05.2024 l ACTUALITÉ OBLIGE, C’EST UNE PISTE D’ATHLÉTISME qui nous conduit jusqu’à l’entrée du bâtiment circulaire créé en 2012 par l’architecte Bernard Tschumi, le concepteur du parc de la Villette à Paris ou du musée de l’Acropole à Athènes, pour accueillir le centre d’interprétation du MuséoParc Alésia. Derrière ce nom un peu barbare qui évoque faussement un parc d’attractions, se cache le projet avorté d’un vaste complexe paysager qui devait, à l’initiative du département de la Côte-d’Or, recouvrir le site historique du siège d’Alésia qui marqua, en 52 av. J.-C., la victoire de Jules César sur le chef gaulois Vercingétorix, et la fin programmée de l’indépendance de la Gaule. Situé à Alise-Sainte-Reine, village à 60 kilomètres de Dijon, le MuséoParc Alésia avait été conçu, à l’origine, comme un « parc archéologique ouvert ».

Aujourd’hui solitaire dans la plaine, le monument de béton, cylindrique pour symboliser l’encerclement militaire et cintré d’une résille de bois pour évoquer les fortifications romaines, devait avoir son double à deux kilomètres de là, au sommet du Mont-Auxois, où se trouvait l’oppidum, ville gauloise fortifiée, où Vercingétorix et les siens s’étaient retranché. Il aurait abrité un musée archéologique, pareillement circulaire mais avec parement de pierres pour rappeler le rempart gaulois.

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MuséoParc Alésia, avril 2024 l Statue de Vercinterorix sur le mont Auxois

C’est là que se dresse en surplomb, depuis 1865, la gigantesque statue de Vercingétorix (représenté en fier vaincu), voulue par Napoléon 3 qui se passionnait pour le lieu de naissance, selon lui, de la nation française, et qui initia les premières vraies fouilles. A cela, devait s’ajouter un parcours-découverte sillonnant le territoire, sur les traces des combats.

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Environs d’Alise Ste Reine, Etat-major des armées, 1839 l Fouilles, août 1906

Mais le département, trop gourmand, dut revoir à la baisse son projet global à plus de 60 millions d’euros. En 2018, pour cause de restrictions budgétaires, il “reporta” la construction du second édifice qui devait présenter l’histoire d’Alésia après le siège, puisqu’une ville gallo-romaine s’y déploya jusqu’au 5e siècle. On peut encore en voir les vestiges (arasés) et déambuler entre les fondations d’un sanctuaire, d’un théâtre ou d’un forum, révélés par une tablette 3D.

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Alésia, ville gallo-romaine © MuséoParc Alésia

Mais rien de frustrant aujourd’hui pour le public car, conçu à l’origine pour évoquer uniquement le siège d’Alésia, le seul bâtiment construit intègre désormais les collections de son jumeau mort-né, retraçant l’histoire du site, de la préhistoire à nos jours. Pour l’heure, c’est une exposition sur les Jeux olympiques qui nous a amené jusque là. Aucun lien avec la thématique de l’endroit, si ce n’est la période de l’Antiquité puisque « Ô Sport, des Jeux pour des dieux » nous plonge dans la Grèce antique, à l’origine des Jeux olympiques modernes également évoqués. Reste que le nouveau directeur depuis 2023, Laurent Bourdereau, quand il proposa le sujet, ne savait pas que la flamme olympique allait passer par le MuséoParc Alésia le vendredi 12 juillet 2024, l’une des sept localités choisies en Côte-d’Or.

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MuséoParc Alésia l Exposition « Ô Sport, des Jeux pour des dieux »

Pour l’occasion, ce jour-là, aux reconstituteurs romains et gaulois (dont l’association locale, les Mandubii) habitués à venir à la mi-juillet pour faire revivre la guerre des Gaules autour d’une portion de la double fortification romaine rebâtie au plus près de la réalité, se joindront des Grecs, avec l’association des Somatophylaques très demandée cette année. Lors d’une trêve olympique, tous salueront la flamme qui passera dans le musée. Puis, entraîné par le chorégraphe Hervé Koubi, la population sera invitée à participer à un grand flash mob inspiré de gestes sportifs. A Alise-Sainte-Reine, on répète déjà. Un événement important pour ce petit coin de ruralité, nous dit-on, loin, très loin d’une partie de la population blasée de la capitale qui ne rêve que de fuir pendant les JO.

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Reconstitutionnistes au MuséoParc Alésia en 2019 et fortifications romaines reconstituées © Sébastien Pitoizet / MuséoParc Alésia

Il faut dire que le MuséoParc Alésia est plus qu’un musée. L’équipement culturel est devenu un lieu de vie incontournable pour la population locale, accueillant séminaires d’entreprises et rencontres professionnelles (dans ses salles Jules César, Labienus ou Vercingétorix !) et même des ateliers dansés pour séniors dans son auditorium modulable. Sans oublier son restaurant adaptable à toutes les circonstances.

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Restaurant Le Carnyx © Sébastien Pitoizet / MuséoParc Alésia l Salle Labienus

Autant de manière de faire découvrir le lieu, de créer de la sociabilité à la campagne, au-delà d’être une source de revenus comme dans tous les musées modernes. D’ailleurs, en nous accueillant, ses responsables nous ont de suite parlé du « Printemps de la ruralité », consultation lancée par Rachida Dati, dès son arrivée au ministère de la Culture.

UNE EXPOSITION EN BOUT DE PISTE
Avec un propos aussi clair que la scénographie immaculée signée Freaks architectes s’inspirant d’un stade antique, ponctuée d’illustrations flashy, réinterprétations contemporaines de motifs de vases antiques, par l’agence de graphisme Headquarter, l’exposition déroule son fil, à partir de la première trace écrite des jeux olympiques en 776 av. J.-C. De manière amusante, le public est invité à suivre la piste qui, depuis l’extérieur du bâtiment, l’a conduit jusque là, serpentant dans le hall-atrium où des ateliers créatifs sont proposés (compris dans le billet d’entrée), puis montant par la rampe. L’impression de luminosité est renforcée par les nombreux moulages ultra-blancs de sculptures grecques. Une ambiance engageante, qui dépoussière d’emblée un sujet qui peut paraître si lointain dans le temps.

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Expo « Ô Sport, des Jeux pour des dieux » l Atrium, MuséoParc Alésia

Nous découvrons Olympie, lieu où ces compétitions sportives se déroulaient l’été, tous les 4 ans. Il existait d’autres villes accueillant des jeux comme Delphes ou Isthme, mais ceux d’Olympie étaient les plus importants. Tous avaient la particularité d’accueillir des participants, exclusivement masculins, de toutes les cités-États du monde grec. Ainsi, le temps des jeux, la paix était de mise, ce qu’on nommait la « trêve sacrée ». La dimension religieuse est évidemment omniprésente. D’ailleurs, Olympie n’est pas une ville mais un sanctuaire dédié à Zeus proche de la ville d’Elis, avec une partie réservée aux temples où seuls les prêtres ont le droit de pénétrer et une partie ouverte à la foule (masculine) venue assister aux épreuves sportives qui durent de un à quelques jours et où sont hébergés les athlètes. Tout commence et finit par des rituels, sacrifices d’animaux et autres offrandes aux dieux.

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Expo « Ô Sport, des Jeux pour des dieux »

Si les compétiteurs, qui peu à peu se professionnalisent, s’entraînent à une discipline particulière, suivant un régime alimentaire adéquat - on peut citer la course (épreuve la plus populaire), la lutte, le saut en longueur ou le lancer de javelot -, le sport n’est pas une fin en soi. C’est l’endurance, le dépassement de soi qui compte et l’apprentissage intellectuel également qui leur est dispensé (rhétorique, mathématiques ou philosophie). Les épreuves se déroulent devant un jury, selon des règles précises. La question de la nudité des sportifs demeure. Est-ce une esthétisation due aux artistes qui les représentent ou la réalité ? A moins que ce soit un moyen de s’assurer que seuls des hommes participent. Toujours est-il qu’ils prennent soin de leur corps, se couvrant d’huile parfumée, s’exfoliant à l’aide d’un strigile, sorte de racloir. Ils transportent leurs lotions dans de petits récipients dont l’aryballe, de forme ronde qu’on peut accrocher avec une lanière et le lécythe que l’on peut poser grâce à un pied.

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Coureur, lutteurs et lanceur de javelot, Bas-relief (moulage), 5e s. av.J.C. l Aryballes et lécythe

Le vainqueur, il n’y a ni second ni troisième, accède, sous les applaudissements, au statut de héros, voire de star. Pas d’argent à la clef mais une simple couronne d’olivier. Processions et banquets suivent la victoire. Ce n’est rien à côté du retour triomphal qu’il peut recevoir dans sa cité d’origine où l’attendent de nombreux privilèges, parfois à vie. Des athlètes peuvent même avoir leur statue érigée au sein d’Olympie, financée parfois par leur cité d’origine, prête à mettre beaucoup d’argent pour attirer les meilleurs à concourir sous sa bannière. Autant de pratiques qui choquent certains, qui dénoncent déjà la dérive du « sport business »…

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Expo « Ô Sport, des Jeux pour des dieux »

C’est dans ce substrat historique que va puiser Pierre de Coubertin au 19e siècle pour réinventer des Jeux olympiques modernes (opposé, comme les Grecs anciens à la participation des femmes !), dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes. A Paris, le Louvre explore les sources artistiques de cette réappropriation dans l’exposition passionnante « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique », complémentaire de celle du MuséoParc Alésia, mais à la scénographie beaucoup moins attractive, pour ne pas dire sinistre en comparaison.

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Expo « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique », musée du Louvre

D’autres inspirations s’ajoutent, comme le marathon qui n’était pas du tout une épreuve sportive en Grèce antique mais un épisode légendaire, la course d’un soldat venant annoncer la bataille victorieuse des Athéniens à Marathon contre les Perses. Quant au relais de la flamme, elle-même seulement apparue aux Jeux d’été d’Amsterdam en 1928, c’est une invention des Jeux de 1936 à Berlin, en Allemagne nazie qui se rêvait en héritière des Grecs, comme on peut le voir dans le film de l’époque « Les Dieux du stade » de Leni Riefenstahl, diffusé dans l’exposition tout en étant, évidemment, contextualisé. Le gouvernement d’Hitler finança même des fouilles archéologiques à Olympie.

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Pierre de Coubertin l Médailles de Jeux olympiques modernes, MuséoParc Alésia

La référence antique est omniprésente aux Jeux olympiques, de manière plus ou moins appuyée. On la retrouve souvent dans les affiches ou les médailles. La couronne végétale est parfois réutilisée, comme en 2004... à Athènes. Pour nourrir cette petite expo très bien faite, le MuséoParc Alésia a emprunté essentiellement au musée des Antiquités de Rouen et au Musée Olympique de Lausanne.

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Jeux olympiques d’Athènes, 2004 l Différentes affiches des JO

En quittant l’expo, ne pas oublier de se rendre sur le toit-terrasse végétalisé, où s’épanouissent des bouleaux selon le projet conçu pour l’ensemble du site (inscrit et protégé selon les parties) par le paysagiste Michel Desvigne. La forme circulaire du bâtiment offre un panorama à 360°, ce qui permet, à l’aide de tablettes, de mieux appréhender le siège romain dans un espace qui n’a guère changé depuis.

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Terrasse du MuséoParc Alésia

En ce moment, en lien avec l’exposition, une expérience étonnante y est proposée par l’artiste Stéphane Marin : une déambulation sonore, exactement en hexaphonie (le son vient de partout), intitulée la “Forêt OLYMPhonIQUE”, créée à partir d’enregistrements de gestes sportifs. A vous de deviner les disciplines.

D’ALISIIA À ALISE-SAINTE-REINE
Impossible de venir au MuséoParc Alésia sans découvrir ses espaces permanents, renouvelés en 2021. D’autant qu’ils s’avèrent très utile pour lutter contre les préjugés véhiculés bien souvent sur les Gaulois, appris à l’école ou dans les aventures bédéesques d’Astérix et Obélix, et sur l’histoire même du site. C’est d’ailleurs ainsi que débute le parcours, des personnalités livrent tout ce qui leur passe par la tête sur le sujet (jusqu’à citer la station Alésia du métro parisien !).

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Début du parcours permanent, MuséoParc Alésia

De par son caractère naturellement défensif, il n’est pas étonnant que le Mont-Auxois ait été occupé dès la Préhistoire. C’est là que le peuple gaulois des Mandubiens y bâtit un oppidum. Les fouilles archéologiques, qui n’ont exploré que 15% du site, ont permis de découvrir des habitats, des céramiques et amphores et a été mis à jour un enclos à banquets (pratique gauloise qui a tant inspiré Goscinny et Uderzo) remplacé plus tard par un sanctuaire romain. Jamais vu dans une scénographie, des ombres animées sont projetées sur les murs, entre vitrines et textes. Ici, un Mandubien échange avec un étranger venu de Méditerranée. Parmi divers procédés technologiques utilisés, on peut citer aussi des bustes s’animant, par projection, et parlant au public.

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Débris de l’enclos à banquets l Peuple des Mandubiens

En 1994, les archéologues ont retrouvé des portions du rempart en pierres de l’oppidum, renforcé par des poutres en bois selon un mode constructif bien connu : le murus gallicus. Puis on en vient au siège des Romains. Depuis plus de cent ans, les fouilles ont livré énormément de matériels datés précisément du milieu du 1er siècle av. J.-C. : fragments d’armes en tous genres (flèches, lances, poignards, épées, casques, boucliers, boucles de ceinturon, balles de fronde au nom du général romain Labienus, lieutenent de César) ossements de chevaux de bataille, pièces de monnaies romaines et gauloises dont plusieurs, arvernes, rattachées à Vercingétorix dont les seules représentations connues sont justement des statères d’or où il apparaît, non pas moustachu et les cheveux longs selon l’imagerie Second Empire, mais glabre et les cheveux courts, même s’il s’agit peut-être d’un portrait conventionnel.

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Buste animé l « Murus gallicus » reconstitué

On connait le tracé des fortifications romaines, grâce à la photo aérienne et par des fouilles. Elles étaient fabriquées en branchages tressés et ponctuées de tours. Un premier rang était tourné vers l’oppidum (contrevallation), un second vers l’extérieur (circonvallation) afin de prévenir les attaques de guerriers gaulois venus en renfort. Les pièges sont nombreux : pointes en fer dissimulées dans des trous, fossés en eau, talus recouverts de pieux... Des armes sophistiquées sont utilisées, comme le « scorpion », sorte de catapulte.

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Maquette du siège d’Alésia l Reconstitution d’un « scorpion »

Un mur présente les équipements respectifs, et reconstitués, d’un soldat romain et d’un soldat gaulois. Là aussi, les clichés tombent car ils se ressemblent beaucoup, revêtant tous deux des cottes de mailles, protection inventée par les Gaulois. Non, ceux-ci ne portaient pas de casque à cornes. C’est même le leur qui inspira, aussi, celui des Romains. En revanche, l’armée gauloise pouvait se prévaloir d’une arme sonore redoutable, une longue trompe très particulière à tête de sanglier appelée « carnyx », destinée à effrayer l’ennemi. Ce qui différenciait les deux camps, c’est sans doute la professionnalisation de l’armée romaine, l’équipement étant fourni aux légionnaires quand les gaulois devaient se l’acheter.

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Armements romain et gaulois dont le carnyx, MuséoParc Alésia

Les salles suivantes présentent l’évolution du site après la victoire de Jules César et le déploiement de la ville gallo-romaine. L’objet phare est une stèle découverte en 1839 parmi ses vestiges, connue sous le nom de « pierre de Martialis » datée de la fin du 1er siècle ap. J.-C. Il s’agit d’une dédicace pour un sanctuaire, écrite en gaulois avec des caractères latins, où apparaît le nom d’Alésia (ALISIIA). On comprend son importance.

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Evocation de la ville gallo-romaine d’Alésia l « Pierre de Martialis »

Le parcours se termine par le rôle capital joué par Napoléon 3 dans la valorisation du site d’Alésia et par la figure résurgente du Gaulois au 19e siècle et ses multiples déclinaisons iconographiques, jusqu’à la publicité ou la bande dessinée avec le succès que l’on sait. Tout le paradoxe réside dans le fait qu’Alésia constitue, historiquement, une défaite pour le peuple gaulois. Pourtant, Vercingétorix, son incarnation, va être présenté, et instrumentalisé, par Napoléon 3, comme un héros, archétype du « Gaulois réfractaire », du patriote et du résistant à l’occupant étranger. Image qui va marquer les imaginaires et les esprits, jusqu’à aujourd’hui, au point d’être toujours présente dans les discours politiques. La statue trônant au sommet du Mont-Auxois en est le symbole, bien qu’absolument fantaisiste dans son accoutrement et ne reproduisant pas, malgré la rumeur persistante, le visage de l’empereur.

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Les Gaulois peuvent-ils échapper à la rumeur ? Rétablir certaines vérités à la lumière de la recherche historique et archéologique la plus récente, c’est tout le travail auquel s’attache le MuséoParc Alésia, tout en proposant des animations tous publics. Avec, en filigrane, l’affirmation de la seule localisation reconnue du siège mythique par les spécialistes, malgré les thèses complotistes et surmédiatisées de quelques personnalités isolées qui n’ont jamais étayé leur propos par une quelconque publication scientifique. Lesquelles ne manquent pas de dénigrer le lieu culturel, telle l’historienne Danielle Porte, qui bénéficie du soutien et de la notoriété du phraseur Franck Ferrand. Dans la presse, elle l’a qualifié, avec aigreur, d’« espèce de Parc Astérix pour touristes ». Ce n’est pas ce que j’ai vu  :: Bernard Hasquenoph

MUSÉOPARC ALÉSIA
1, Route des Trois Ormeaux
21 150 Alise-Sainte-Reine
www.alesia.com

Horaires variables selon saisons
Ouverture jusque fin novembre
Tarifs : 11€ / 9€ / 7,50€ / Gratuités
Tarifs (vacances scolaires) : 14€ / 11€ / 9€ / Gratuités
Musée + expo + vestiges gallo-romains + animations

Exposition « Ô Sport, des Jeux pour des dieux » > 30 novembre 2024
Passage de la flamme olympique : 12 juillet 2024
Week-end de reconstitutions : 13 & 14 juillet 2024

:: Bernard Hasquenoph | 21/05/2024 | 14:29 |

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Conditions de visite :: 9 avril 2024, voyage de presse sur invitation de l’agence anne samson communications : train, taxi, visite, déjeuner.


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